Nov - 15 - 2014

Cette année  on a vécu une lutte des classes plus intense que les autres. En plein ajustement, les patronales, le gouvernement et les bureaucraties syndicales ont profité de la récession économique pour essayer de discipliner une partie de la nouvelle organisation ouvrière anti-bureaucratique qui se développe dans notre pays. Il s’agissait d’une attaque en règle à des secteurs de l’avant-garde.

C’est Dans ce contexte est que les deux plus grands combats de l’année se sont produits: les héroïques luttes de Gestamp et Lear. Les deux ont été un « laboratoire » pour l’intervention de la gauche révolutionnaire dans la direction des conflits ouvriers. La nouvelle génération d’activistes combatifs sur les lieus de travail fait son expérience dans la lutte pour la plupart de la main de l’intervention des partis de gauche comme les nôtres. En ce sens, nous voulons développer une polémique avec les camarades du PTS. Ce n’est as pour autant  ^que nous nous concentrerons uniquement sur le bilan de ces luttes. Nous croyons que l’orientation envers elles fait partie des différentes orientations vers la lutte des classes plus en général.

Notre influence (celle de la gauche révolutionnaire) dans la classe ouvrière est toujours d’avant-garde. Les luttes dans lesquelles nous avons des responsabilités de direction sont pour la plupart isolés par celle qui a encore un monopole sur les syndicats nationaux, la bureaucratie syndicale. En partant de cette réalité, tirer des conclusions des expériences les plus importantes devient un devoir et une responsabilité de premier ordre pour nos partis. C’est ainsi que nous pourrons éduquer dans l’expérience de la lutte des classes la nouvelle génération militante et combative.

Avec cet objectif en tête, nous avons récemment édité le bulletin « Les luttes ouvrières comme expériences stratégiques » qui condense une série d’articles sur les luttes dont on parle ici et nos conclusions à leur égard. Cela fait partie de notre contribution à cette tâche. Les compagnons du PTS ont fait de même dans une série d’articles. Mais en les lisant attentivement, nous constatons que, plutôt que d’éclaircir, les camarades semblent chercher à obscurcir et confondre.

Nous n’entendons pas répéter ici ce qui a déjà été écrite dans le bulletin que nous avons mentionné. Nous avons l’intention de faire une brève esquisse de polémique avec les articles du PTS. Nous nous référons principalement à deux, ils sont sur le site Web des camarades. Le premier est intitulé « Le grand débat sur le front de gauche» (« El gran debate en el Frente de Izquierda », disponible seulement en espagnol), orienté au débat avec le PO. Le second, paru dans le journal digital des camarades s’intitule:  « Berni a choisi  ses ennemis: la nouvelle génération de la Panamericana parle »(« Berni los eligió de enemigos: habla la nueva generación de la Panamericana », également en espagnol) et se compose de trois parties; la première et deuxième sont un bilan des luttes sous forme d’interview aux militants ouvrières du PTS, le troisième est un article de leur dirigeant José Montes.

Résistant le travail d’archives (ou quand on se « trompe » sur la réalité …)

Quand nous abordons cette polémique, nous nous trouvons devant un petit obstacle. Au moment de raconter les événements et défendre leur politique les camarades du PTS ne semblent pas très attachés aux faits tels qu’ils se sont déroulés, pour ne pas dire qu’ils glissent quelques mensonges. Avant d’aborder le cœur du débat, nous voulons démystifier certaines choses, en ne nous concentrant que sur les plus importants. Et pour ne pas laisser le moindre doute, nous allons nous appuyer sur ce qui a été dit et écrit par nos partis publiquement.

Tout d’abord, sur la conquête importante de l’acte unitaire du 1 ° de mai de cette année. Dans l’article de discussion avec le PO, les camarades font une correct critique de ce courant autour de sa non-participation à la Rencontre Syndicale Combative qui a été realisé à Atlanta en mars et ils affirment:  « Pour aborder le 1er mai, nous sommes parvenus à un accord entre des membres du FIT et du Rencontre Syndicale Combative pour faire un acte sur la Plaza de Mayo… ». Qu’ils disent « nous sommes parvenus » en première personne ressemble à une blague. En premier lieu… pourquoi un 1er mai unitaire a été une conquête? Le PTS serait gêné de répondre à cette question. C’est une conquête et une nouveauté puisque depuis 2011, depuis la formation du FIT, les trois courants qui le composent ont fait des actes électoralistes qui excluaient tous ceux qui n’appartenaient pas à ce front électoral. Mais nous ne demandons pas à ceux qui lisent ces lignes de nous croire sur parole. Appuyons-nous dans les archives, les compagnons du PTS ne les résistent pas.

En effet, comme ils disent, le point d’appui pour que le FIT abandonne ses actes électoraux a été la Rencontre Syndicale Combative de mars. Mais… qui a fait cette proposition à la Rencontre Syndicale Combative ? Dans notre bilan sur cette rencontre, paru dans notre journal Socialisme ou Barbarie n ° 281, le 20 mars de cette année, sont reproduites les interventions de nos camarades Jorge Ayala et  Chino Heberling.

Dans les deux interventions, reproduites par écrit et disponibles dans les vidéos qui sont au vu de tout le monde sur l’internet, on insiste sur la proposition du Premier Mai unitaire, qui inclue ceux qui n’ont pas participé à la Rencontre (principalement le PO). Dans la chronique et la reproduction de leurs propres interventions, parue dans leur journal La Verdad Obrera du même jour (20 mars), il n’y a aucun moyen de trouver une seule référence sur le point. Il s’avère que dans le même Rencontre ils ont manœuvré pour ne pas voter cette proposition, faite par notre parti. Ils ne parlent de cette question que presque sur la date, à la fin du mois d’avril. Première tromperie: où il est écrit « nous sommes parvenus » le PTS devrait dire « nous a été imposée  par la force des choses et par l’initiative des autres ».

Plus tard ils disent: « La Rencontre Syndicale Combative dans la zone Nord (24/5) a préparé le moment le plus fort de la lutte de Gestamp (la prise du pont-roulant, 27/5). Le PO était absent de cette réunion et de la lutte de Gestamp. » Avec cette formulation peu claire, ils laissent comprendre qu’ils ont eu quelque chose à voir avec la préparation et la politique du geste du pont-roulant. Pas la peine de nous dire quelle était leur position effective à ce moment. Simplement ils s’approprient de cette énorme lutte pour polémiquer avec le PO. Voyons, dans un article daté du 15 mai avec le titre « GESTAMP en lutte », ils disent:  « Le samedi 10, une délégation de la Rencontre est allé au campement[1], pour faire des propositions sur des actions concrètes – notamment des blocages d’autoroutes, ou qui affectent à la production – pour diffuser le conflit et aussi pour commencer un combat contre le patronat. Parmi les comités internes, les délégués et les organismes participant à la Rencontre, le seul qui n’a pas été d’accod avec le fait d’apporter cette proposition aux travailleurs a été le Nouveau MAS, qui n’a pas apporté cependant aucune alternative au plan »

C’est plus qu’évident que la lutte pour que les compagnons licenciés entrent dans l’usine et ainsi rencontrent ceux qui étaient à l’intérieur ne pouvait pas se préparer à la vue de tous, car cela aurait mis en garde le patronat et la bureaucratie. Le PTS glisse ici, cependant, quelle était la proposition du PTS (déguisé derrière  « la délégation de la Rencontre »); faire des blocages d’autoroutes et des blocages de l’extérieur organisés par les travailleurs licenciés et les organisations présentes et ne pas lutter pour impliquer les travailleurs de l’intérieur. Deuxième tromperie: où le PTS dit «…  a préparé  le moment le plus fort de la lutte de Gestamp » il devrait dire « … a préparé la solidarité effective avec Gestamp, pendant que la geste du pont-roulant se préparait  contre notre volonté ».

Enfin, un dernier mensonge. Parlant sur le Pollo Sobrero et le Perro Santillan[2], en tant que membres du bureau de la RSC ils disent que  « Ils refusaient la proposition que nous leur apportons de promouvoir une grande campagne par une rencontre unitaire sur la base de la déclaration du 1 ° de mai » Quand et où ils ont fait cette proposition? Cette note est datée du 22 octobre. Avant d’annoncer le « refus » du reste de la direction de la Rencontre, on n’a jamais su que le PTS proposait cette initiative. Quel a été le meilleur moment pour une Rencontre nationale unifiée? Nous, les camarades du Nouveau MAS, avons soutenu qu’il était nécessaire au moment du climax des luttes de Gestamp, Lear, Emfer et Donnelley (entre autres).

C’est-à-dire, les mois de mai, juin, juillet et août. Signalons que nous avons fait publique la proposition d’un Rencontre unifiée (qui inclue le PO et le SUTNA San Fernando) dans notre journal n ° 299 du 7 août (dans l’article « Le rôle de la gauche dans la situation nationale », disponible en espagnol sous le nom « El papel de la izquierda en la coyuntura nacional »), dans le n ° 295 du 10 juillet (note  « Tous pour le triomphe des travailleurs d’Emfer et Lear » idem, titre original « Todos por el triunfo de los trabajadores de Emfer y Lear »), dans l’éditorial du n° 292 le 12 juin et un long etcetera. Recherchons dans les archives du journal des camarades du PTS. Nous ne trouverons même pas un mot sur la question. Troisième tromperie: où il est dit « ils refusaient » le PTS devrait dire « nous refusions ».

Nous nous excusons pour cette longue digression, mais nous croyons que c’était nécessaire pour préciser quelque chose. Les camarades simplement n’ont aucun problème de mentir de manière flagrante pour  retomber sur leurs pieds .

Comment on arrive à une lutte ouvrière?

Dans le second article, interviewant ses militants, l’un d’eux dit  « Je voudrais ajouter que dans ce contexte d’attaques des patronales, les plus faibles et les moins organisés des secteurs de l’activisme souffrent de grandes défaites et amènent à la marginalité et la crise ouverte aux courants qui les ont influencé. C’est le cas de Gestamp et Paty. Dans la première il n’y avait pas un activisme solide parce que le Nouveau MAS qui dirigeait l’usine n’a jamais voulu développer un activisme fort et politisé. » La phrase sur la « marginalité et la crise ouverte » semble un souhait dite à haute voix, pas beaucoup plus. Il s’agit simplement d’une insulte qui vise à dépolitiser à tous ceux qui prennent au sérieux le PTS. Nous avons le regret de dire aux collègues que « la crise ouverte » n’existe que dans leurs fantasmes. Mais il semble qu’ils ont un besoin de convaincre leurs militants que c’est la vérité. Nous vous souhaitons bonne chance.

Mais allons au fond de la question. Effectivement, le degré de préparation et de politisation de l’activisme lorsqu’il entame une lutte importante n’est pas sans importance. Sur la politisation, il serait intéressant de savoir à quoi ils se réfèrent. Nous comprenons que la lutte pour la politisation de notre classe renvoie essentiellement à enseigner aux travailleurs à s’orienter face aux événements, à savoir de distinguer entre amis et ennemis, à reconnaitre jusqu’où est favorable ou défavorable une situation politique générale, etc.. Depuis le début de l’année, notre parti a insisté que le fait que marquerait toute la lutte des classes était l’offensive du gouvernement avec l’ajustement récessif et qu’ils allaient profiter de cette circonstance pour lancer une attaque en règle sur l’activisme.

L’orientation du PTS était, comme ils le disent eux-mêmes, « se concentrer avec tout leur force dans la campagne pour la liberté des pétroliers de Las Heras »[3]. Cette campagne est très importante en soi, mais ce n’était pas l’axe autour duquel tournait la lutte des classes. Ils pourront nous dire que la défense de pétroliers était une question de « principes ». C’est vrai. Mais cela ne remplace pas le débat sur quelle axe politique arme le mieux notre classe. Remplacer le débat politique avec des cris sur les « principes » est l’attitude des sectes. Dans tous les cas, ils devraient expliquer pourquoi ils ont soudainement abandonné cette campagne.

Nous prévoyons un argument possible. Parler isolement de l’existence de la politique anti ouvrière du gouvernement dans un article perdu ne résout pas le problème. La question est quelle politique on a. Le contraste entre une position et l’autre a été claire dans la Rencontre Syndicale Combative d’Atlanta au mois de mars. Pas un mot sur l’ajustement n’est sorti de la bouche des camarades, alors que  c’était l’axe de nos interventions [1].

Cette position ne pouvait avoir comme conséquence que de désarmer leurs militants. Ils ont dû faire une tournure lorsque l’ajustement et la résistance à celui-ci étaient déjà très avancés. Ce débat se condense dans les slogans que les travailleurs ont repris dans chacun de ces combats. La banderole des ouvriers de Gestamp dit  « Cristina nous attaque, le syndicat nous trahit = l’entreprise licencie ». Il nous semble qu’il n’est pas très nécessaire de préciser que ces slogans correspondaient parfaitement au développement des choses. Il y a un contraste avec le slogan du PTS: « Plus jamais des familles dans la plus ». Nous dirons que ce slogan a le mérite de ne pas déranger personne. Il pourrait être repris sans problème par le gouvernement lui-même ou par l’église. Difficilement le PTS peut s’arroger d’apprendre les travailleurs à s’orienter face aux événements de la lutte des classes, lorsqu’il est complètement désorienté.

Continuons. La politisation de l’activisme sert principalement dans la lutte même  à reconnaître la corrélation plus générale des forces dans laquelle se développe la lutte. Jusqu’à quel point est fort et préparé l’activisme et la base pour entreprendre cette lutte est une autre histoire. La préparation préalable est en rapport avec développement militant mais surtout avec l’expérience faite dans des luttes antérieures par l’activisme. Il n’y a aucun moyen de remplacer cette expérience. Non seulement ces luttes forgent l’activisme, mais elles déterminent aussi quel est le rapport des forces pas dehors, mais à l’intérieur, entre lepatronat, la bureaucratie et les travailleurs. Par exemple, nous n’avons jamais nié que les luttes de Lear et de Gestamp ont commencé des points de départ complètement différents.

A Lear il y avait déjà eu une ltte ouvert pour la direction de l’usine, une lutte qui avait été gagnée par la Commission Interne, qui dirigeait l’écrasante majorité des travailleurs. Ce n’était pas le cas à Gestamp. L’activisme indépendant de la bureaucratie était fort dans l’une des plantes, la plante 4, alors que la bureaucratie exerçait le contrôle sur la plante 3. En fait, ce n’était même pas connu qu’il y avait des militants de gauche dans l’usine ; comme nous l’avons déjà écrit sur ces pages, ce n’est pas la gauche et l’activiste qui décide les temps de la lutte et si les patrons et la bureaucratie se sont « anticipés » à Gestamp c’était justement pour éviter que l’organisation interne ne puisse mûrir plus.

Pour le PTS, il semblerait que le développement concret des choses est un fait mineur. S’ils  pensent que l’activisme n’était pas suffisamment préparé, ils devraient expliquer ce qu’on aurait dû faire et qu’on n’a pas fait. En commençant par le camarade du PTS que nous citons ci-dessus. C’était un travailleur de Gestamp pendant la préparation de l’activisme, en 2012. Il pourrait nous apprendre sur ce que le PTS a fait pour préparer l’activisme contrairement à nous, qui avons « réfusé » tout simplement d’avoir un fort activisme (sic). Cela aiderait à faire en sorte que cette défaite serve à éduquer les nouvelles générations de militants. Mais les camarades du PTS sont loin d’avoir cet objectif. Dans le monde du PTS, tout est plus simple. Jusqu’où l’activisme est fort est directement proportionnelle à ce qui convient au PTS (et, il faut dire quand même, que dans la vraie histoire de Gestamp, le PTS directement a refusé catégoriquement d’entreprendre les tâches de préparation de l’activisme pour la lutte à venir!).

Malgré ces considérations, nous voulons dire que ce qui dit le camarade du PTS cité plus hautest juste une vile calomnie contre la gigantesque lutte des travailleurs de Gestamp. N’a-t-elle pas été un exemple ce qui signifie d’aller dans la lutte jusqu’à la fin et de monter un écran dans la récupération des méthodes historiques de la lutte des travailleurs dans notre pays ? Même si cela gêne les sectes, la lutte de Gestamp a été un exemple de lutte des travailleurs avec peu de précédents dans cette génération. Le misérable mensonge que nous avons cité peut se résumer en quelque chose dont nous avons parlé : factionnalisme anti-Gestamp.

Enfin il y a quelque chose que nous voulons souligner. La force de l’activisme, son degré de politisation, jusqu’où il va, ne dépend pas seulement de la volonté de nos partis. Il n’y a pas un processus généralisé de radicalisation politique de la classe ouvrière et de la lutte des classes ; mais précisément pour cette raison, le seul chemin est que la nouvelle génération ouvrière accumule des expériences, apprenne de sa propre pratique et pose ainsi les conditions pour une maturation ultérieure. Pour les PTS, il semble que ce n’est pas grave, son mini-appareil « remplace » les processus objectifs de la lutte des classes.

En conclusion, même si le degré de préparation lorsqu’on entame une lutte est très importante, les travailleurs n’ont presque jamais la possibilité de choisir quand est-ce qu’on commence la lutte. La plupart du temps, la nécessité s’impose. Il est tout à fait correcte d’avertir et d’éviter la confrontation prématurée ainsi que de profiter de tout le temps possible et bien plus encore pour se préparer à la lutte, pour avancer dans l’organisation des travailleurs. Mais cela ne signifie pas qu’on puisse choisir les conditions de la lutte. Dans Gestamp le patronat et la bureaucratie syndicale s’est anticipée afin d’éviter une maturation plus importante de l’activisme ; à Lear ils ont commis la grave erreur de ne rien apprendre de Gestamp, de ne pas prendre conscience que c’était un conflit politique, qu’ils ciblaient l’activisme et l’interne ; c’est pourquoi les camarades ne sont pas allées jusqu’au bout dans la lutte.

Et la politique à l’égard des luttes ?

À la fin, José Montes dit: « Comme l’expriment les camarades dans l’interview, la gauche a gagné un nouveau rôle dans l’avant-garde des travailleurs et des grandes sections de la classe ouvrière en raison du rôle joué par notre parti, en particulier dans les conflits emblématiques de Lear et Donnelley.  Cela est dû à une meilleure préparation de ces usines pour le combat alors que les points faibles de l’avant-garde, influencés par le PO et le MAS n’ont pas pu jusqu’à maintenant donner une réponse à la hauteur de l’attaque. »

Nous signalons encore une fois : la réalité du monde du PTS est tellement simple. Il n’est pas nécessaire de parler de chacun des étapes des luttes de Lear et Gestamp. Affirmer qu’ils « préparent bien » le mouvement ouvrier et que le reste ne le fait pas, c’est suffisant. Mais affirmer c’est n’est pas la même chose que démontrer. Ces mots de Montes ont la limite de continuer à cacher ce qui se passe dans Lear, où la situation est devenue dramatique. Une chose est vraie : l’activisme de Lear était plus forte et avec des relativement meilleures conditions à l’intérieur de l’usine pour faire face à la lutte. Mais cela n’a pas été suffisant car la politique erronée du PTS a laissé ce combat au bord d’une défaite qui menace d’être déjà écrasante. De ce qu’il faut parler c’est de la ligne politique qu’il fallait avoir envers ce combat important et héroïque.

Nous avons beaucoup parlé sur ce sujet. Se battre à l’intérieur de la plante, ou seulement à partir de l’extérieur ? Y-avait-t-il un rapport des forces suffisant pour occuper l’usine ? Etat-elle légaliste la position du PTS ou pas ? Aucune des critiques et des bilans que nous avons réalisés n’a eu une réponse. Le PTS n’a tout simplement pas d’intérêt à analyser et tirer des conclusions du déroulement réel de la lutte, de ses hauts et ses bas, de ses limites. Nous ne répéterons ici rien de ce qui a été dit antérieurement. Nous renvoyons à la lecture de nos articles sur Gestamp et Lear[4].

Malgré le fait que nous cherchons, nous ne trouvons aucun analyse sérieux de ce qui s’est passé et pourquoi. A peine des remarques isolées, aucune explication. C’est clair, nous ne sommes pas face à une tentative de contribuer et de tirer des conclusions des défaites pour politiser les nouveaux travailleurs qui feront face à des nouveaux combats. Nous sommes face à une manouvre du PTS visant à cacher le bilan de la lutte sous le tapis, une tentative ridicule de prouver le « infaillibilité » de leur mini-appareil.

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[1] Les travailleurs de GESTAMP avaient monté un campement devant la porte de l’usine pour protester contre les licenciements.

[2] Deux dirigeants syndicaux antibureaucratiques qui ont impulsé la Rencontre Syndicale Combative.

[3] Syndicalistes du sud du pays faussement emprisonnés par la justice bourgeoise.

[4] Voir par exemple « Argentine – Les premières leçons de la défaite de Lear – On ne pouvait pas gagner que de l’extérieur », disponible sur : http://sobfrance.unblog.fr/2014/10/02/argentine-les-premieres-lecons-de-la-defaite-de-lear-on-ne-pouvait-pas-gagner-que-de-lexterieur/

 

Par Fernando Dantes, journal Socialisme ou Barbarie N°313, 13/11/14

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