Mar - 29 - 2015

À 39 ans du coup d’État génocide la mobilisation du 24 mars a montré deux Places[1], qui  représentent deux politiques distinctes. L’une a été la Place des Kirchneristes et des organismes de droits de l’homme cooptés par l’État, la Place qui rend hommage aux 30.000 disparus, mais qui cache les drapeaux que ceux-ci ont levés, une Place de ceux qui ont célébré le jour férié et qui font des barbecues aux centres de torture[2], une Place qui n’a pas eu honte de transformer le 24 mars dans un acte de campagne électorale où il n’a pas même manqué le bus où les candidats K se sont promenés avec une impunité totale et la permission complice de la autrefois combative Hebe de Bonafini[3]. L’autre était la Place des organisations de droits de l’homme indépendants, celles qui ne se sont pas fait dominer par les prébendes de l’État, celles qui dénoncent les attaques contre les travailleurs, les femmes et la jeunesse, celles qui ne protègent pas un répresseur comme Milani[4], la Place de la Gauche et les activistes. Après douze ans de gouvernement kirchneriste le Rencontre  Mémoire, Vérité et Justice[5] a le mérite de ne pas avoir laissé tomber aucun de ses drapeaux ni avoir cédé à l’État patronat. Cet énorme mérite lui a permis de soutenir avec orgueil les lutte historiques contre la répression d’Hier et d’aujourd’hui

Le Rencontre  Mémoire, Vérité et Justice a convoqué une marche massive qui a démontré très clairement au Gouvernement National et à l’opposition de droite que nous n’abandonnons pas le chemin que les 30.000 compagnons détenus et disparus nous ont légué; que nous allons continuer d’exiger la Justice pour Carlos Fuentealba[6], pour l’apparition de Jorge Julio López[7], et de tous les activistes disparus pendant la démocratie; que nous n’allons pas nous arrêter jusqu’à obtenir la justice définitive et le châtiment des responsables du meurtre de Mariano Ferreyra, de Kosteki Maxi, Darío Santillán[8] et de tous les compagnons morts par l’appareil répressif de l’État.

 « Non à l’impunité d’hier et d’aujourd’hui – Dehors Milani » c’était la consigne qui a défendu la mobilisation populaire, dans laquelle le Nuevo MAS a apporté avec l’appel, l’organisation, la direction et le meeting final de celle-ci, ainsi qu’avec un cortège très beau et remarquablement militante, plein de travailleurs, d’étudiants, d’activistes par les droits de l’homme et des femmes combatives qui se distinguent par son activité militante permanente. Nous avons mis dans la rue un énorme cortège qui s’est soutenu avec l’intensité et la joie de la jeunesse du parti. Notre percussion  n’a pas arrêté de faire du bruit et de chanter même pas pendant un second, montrant l’énergie que chaque camarade de notre organisation a apportée pour que le parti se mette au service de construire une mobilisation qui démontrasse au Gouvernement kirchneriste et à l’opposition de droite que la place appartient à ceux qui ne font des accords  avec aucun secteur du patronat, de ceux qui luttent dans les rues de tout le pays, avec indépendance de classe, à côté des travailleurs et du peuple. Parmi le plus de mille personnes qui se sont mobilisées dans le cortège de notre parti, il y a eu des activistes reconnus des Droits de l’homme en général et des femmes en particulier, comme Iara Carmona[9] et sa mère, deux activistes aguerries contre l’abus et la violence vers les femmes : et dans Mar Del Plata a participé de notre cortège une autre reconnue activiste comme c’est Rocio Girat[10]. La décision des compagnes de se mobiliser avec le cortège de notre parti montre que le Nuevo MAS et Las Rojas ont forgé une réputation parmi les activistes qui connaissent les principes et la trajectoire de lutte de notre organisation.

C’est ainsi que tout au long de notre cortège on a pu concrétiser la synthèse de l’une de nos tâches fondamentales, celle qui constitue l’un des objectifs les plus importants de notre militantisme quotidien, qui est de réussir à faire que de plus en plus de compagnons et compagnes nous rejoignent pour lutter pour une société sans opprimés ni exploités pour que finalement gouvernent ceux qui ne l’ont fait jamais : les travailleurs, pour une alternative socialiste.

Nous avons fait partie d’une énorme mobilisation qui a eu le mérite de disputer la place au kirchnerisme. Malgré le fait que le Gouvernement a fait le pari avec tout son appareil de faire du 24 mars un acte de campagne électorale, les secteurs indépendants et la gauche lui avons empêché et nous ne les avons pas laissés accaparer la Place comme ils l’avaient projeté. À la chaleur de l’après-midi, la mobilisation de la rencontre Mémoire Verité et Justice a démontré que la Place ne doit pas être de ceux qui se réconcilient avec les répresseurs, ni de ceux qui veulent nous imposer l’austérité contre les travailleurs, la Place est des activistes qui luttons tous les jours pour en finir avec ce régime bourgeois de faim et de misère qui se perpétue grâce à l’exploitation du peuple travailleur.

Le Nuevo MAS, a aussi fait partie des mobilisations qui ont eu lieu dans tout le pays, comme les mobilisations importantes qui ont été réalisées á Rosario, Cordoba, Neuquén et Mar Del Plata où nous nous sommes mobilisés en défendant des consignes contre le Gouvernement national et l’opposition bourgeoise, où nous avons revendiqué la lutte de Carlos Fuentealba, Mariano Ferreyra et  Darío et Maxi; ainsi que la lutte que les 30.000 compagnons disparus ont mené il y quatre décennies.

La mobilisation a pris fin dans la Place de Mai avec la lecture d’un document qui a été approuvé  par le Recontre et a été lu par des représentants des principales organisations qui y appelaient. Notre candidat à législateur Martin González Bayón qui accompagne la liste du Nuevo MAS qui a Manuela Castañeira à la tête comme candidate à Maire de la Capital Federal, a participé de la lecture du document

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[1] La Place de Mayo (Plaza de Mayo) est la principale place du pays, face au Palais du Gouvernement. Les principales mobilisations finissent là, et c’est parfois l’enjeu de luttes politiques, par exemple lors du 24 Mars alors qu’autant les organisations pro-gouvernementales que celles qui s’y opposent décident d’y faire leurs meetings.

[2] A la fin de l’année 2013, un scandale publique s’est fait jours lorsqu’on a appris que des militants kirchneristes avaient organisée une barbecue (un « asado », repas classique argentin) dans l’Ecole de l’Armée qui avait fonctionné comme centre clandestin et de torture pendant la dernière dictature militaire.

[3] Hebe de Bonafini, militante de l’organisation de droits de l’homme « Grand-mères de la Place de Mai », est passé du côté du gouvernement il y a quelques années.

[4] Milani, militaire et responsable de crimes pendant la dernière dictature, a été nommée Chef de l’Armée  en 2013 par le gouvernement de Cristina Kirchner. Cette désignation, très critiquée par les organisations de droits de l’homme indépendantes, a été cautionnée par Hebe de Bonafini et d’autres figures coptées par le gouvernement.

[5] Rencontre d’organisations de droits de l’homme, de syndicats, de partis de la gauche qui organise historiquement la mobilisation du 24 Mars.

[6] Prof de primaire et militant du Nuevo MAS de la province de Neuquén, assassiné par la répression policière lorsqu’il participait à un blocage d’autoroute dans le cadre d’une grève des profs de cette province.

[7] Détenu illégalement pendant la dictature militaire (« disparu »), Jorge Julio Lopez est disparu le 18 Septembre 2006, après avoir témoigné dans des procès contre des militaires. Il s’agit du premier « disparu » en démocratie.

[8] Mariano Ferreyra, militant du PO assassiné par un gang de la bureaucratie du syndicat des cheminots lors d’un blocage de voies ferrés ; Kosteki et Santillan, militants du mouvement de chômeurs MTD, assassinés par la police lors d’un blocage d’autoroute en 2002.

[9] Iara Carmona, activiste féministe qui se bat pour mettre en prison l’ex-compagne de sa mère, qui l’a violé lorsqu’elle avait entre onze et quinze ans.

[10] Rocio Girat, activiste féministe qui lutte pour l’emprisonnement de son père, officier de la Marine, qui l’a violé pendant des années.

Journal Socialisme ou Barbarie N°342, 26/03/2015

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