Francia

Au Comité d’Animation National du NPA

Les militants du NPA pour une tendance
défendant le communisme, la révolution
et l’auto–organisation,
Paris, le 7 janvier 2009

Chers camarades,

Nous avons lu avec attention le texte publié dans le BD n° 1 intitulé « Prise de position du CAN à propos des contributions émanant notamment du groupe CRI ». Le secrétariat du CAN y explique les raisons pour lesquelles il a décidé de ne pas publier les textes constitutifs de notre projet de Tendance, c’est–à–dire ni notre déclaration de tendance, ni son résumé en 6 000 signes, ni son résumé en 3 000 signes, ni le projet de résolution sociale et politique générale alternatif au texte du CAN, ni celui de résolution sur les élections européennes, bien que les groupes de travail « principes fondateurs » et « statuts » aient quant à eux publié une partie de nos amendements.

Nous sommes surpris que le secrétariat du CAN, supposé être une instance d’exécution des décisions du CAN, ait pu, lors du maquettage des bulletins intérieurs et bulletins de discussion, prendre l’initiative politique de ne pas publier ces textes. Nous n’avons d’ailleurs pas bien compris comment cette décision adoptée par le secrétariat le 22/12/08 a pu être « confirmée par le CAN » qui, à notre connaissance, ne s’est pas réuni entre le 22/12/08 et la date d’envoi des BI et BD par courrier électronique le 26/12/08.

Quant aux motifs de cette décision, ils nous semblent largement infondés.

Tout d’abord, la simple affirmation que la mise au point du secrétariat concernerait « des contributions émanant notamment du Groupe CRI » donne une vision déformée de la réalité. Il est même question un peu plus loin purement et simplement de « l’envoi du CRI » ou encore « des textes du CRI », ce qui n’est pas conforme à la réalité. En effet, aucun des textes en question n’émane du Groupe CRI.

Certains sont les textes mêmes pour la Tendance défendant le communisme, la révolution et l’auto–organisation, qui regroupe à égalité des militants d’horizons divers, du Groupe CRI, de la LCR, des jeunes venus à la politique grâce au NPA, etc. De même les contributions individuelles auxquelles il est fait référence n’ont pas été « adressées par des membres du CRI », comme vous l’écrivez à tort, mais signées par des militants pour la Tendance, dont plus de la moitié ne sont pas militants du Groupe CRI. Enfin, nous ne comprenons pas comment vous pouvez attribuer au Groupe CRI le texte du comité de Rouen Mont–Saint–Aignan qui regroupe une dizaine de militants, dont une seule du Groupe CRI ! Si ce texte exprime des positions ouvertement révolutionnaires, c’est là l’expression particulière du fait qu’il y a fort heureusement dans le NPA bien plus de militants qui se reconnaissent dans de telles positions révolutionnaires que de militants du Groupe CRI.

Le secrétariat avance trois arguments pour justifier sa décision de ne pas publier les textes en vue d’une telle tendance.

1) Il écrit premièrement qu’« étant donné qu’il avait été établi très clairement, dès le début, que tous les textes ou amendements soumis au vote, y compris ceux portés par un ou plusieurs camarades individuellement et non par un comité ou une commission, devaient, pour être pris en compte, être transmis par un comité ou une commission ; que par conséquent l’envoi du CRI n’entre pas dans le cadre des règles communes que nous nous sommes fixées ».

En premier lieu, une telle règle n’est clairement et explicitement formulée ni dans le texte adressé par le CAN aux comités pour la préparation du congrès intitulé « Propositions d'organisation pour le congrès de fondation », ni dans les précisions apportées dans le texte « Avant le compte rendu du CAN : Quelques informations urgentes pour la préparation du congrès ». En second lieu, les militants du NPA se reconnaissant dans le projet d’une tendance ont bien sûr communiqué les projets de texte de la tendance à leur comité respectif.

Enfin, cette règle peu claire serait de toute façon en contradiction avec le projet de statuts du NPA. S’il s’agissait de mettre comme condition à la publication des textes d’une tendance qu’ils soient approuvés par la majorité d’au moins un comité, une telle règle serait manifestement contradictoire avec le droit de tendance et de fraction reconnu explicitement dans le projet de statuts soumis par le CAN au congrès de fondation du NPA.

2) Le secrétariat avance, deuxièmement, que les textes en question étaient « déjà publics avant même de nous avoir été adressés, consultables sur le site Internet de sa “tendance révolutionnaire” (http://tendancerevonpa.googlepages.com) et circulant largement à l’initiative de militants du CRI sur divers forums et blogs ».

Il n’y avait aucune règle spécifiant que les militants du NPA n’auraient pas le droit de faire circuler leurs textes au sein du NPA et dans le milieu des militants intéressés par l’initiative du NPA. Cela était nécessaire en l’absence de procédure pour pouvoir adresser ces textes à l’ensemble des militants du NPA, comme cela avait été le cas des contributions d’organisations participant au processus (telles la Fraction l’Etincelle de LO, la Gauche Révolutionnaire, etc.) ou de groupes de militants. Cela n’a bien sûr permis qu’à un nombre limité de participants au processus d’en prendre connaissance. Pour toutes ces raisons, cela ne peut fournir un motif valable pour en refuser la publication dans les bulletins spécialement destinés à la préparation du congrès de fondation, sauf à décider de priver les militants des comités de certaines contributions.

3) Le secrétariat invoque, enfin, des raisons relatives à la longueur des textes.

En effet, notre déclaration de tendance originale fait 27 000 signes. Mais, précisément soucieux de respecter les règles collectivement définies, nous avons envoyé également deux résumés de cette demande, l’un en 6 000 signes (contribution collective signée par six militants) et l’autre en 3 000 signes (signé par deux autres militants). Il n’y avait donc aucun obstacle de longueur à la publication de ces textes.

Le projet de résolution politique et sociale générale alternatif que nous proposons fait à très peu de choses près la même taille que le projet du CAN, soit un peu plus de 33 000 signes. Cependant, dans ce cas, les règles générales de longueur ne peuvent pas être invoquées, car les règles particulières prises pour la rédaction d’un bulletin préparatoire au congrès ne peuvent pas contredire le principe général du droit de tendance et de fraction. Or un tel droit n’est effectif que s’il est possible de présenter un ou des textes alternatifs à ceux de la direction du parti. Au demeurant, étant donnée la taille des caractères du BI, cela ne représente que deux pages environ.

Quant à notre projet de résolution alternative sur les élections européennes, il est très court : 2 600 signes (contre plus de 11 000 à celui du CAN). Il n’y avait vraiment aucune raison de ne pas le publier !

Certes, il est désormais trop tard pour revoir les BI et BD imprimés. En revanche, il est toujours possible d’adresser sous forme électronique notre déclaration de tendance, les projets alternatifs de résolution politique et sociale générale et de résolution sur les élections européennes à tous les comités NPA et d’appeler à les soumettre systématiquement au vote lors des réunions de préparation du congrès, comme un droit de tendance et de fraction effectif l’implique du point de vue de la démocratie ouvrière. C’est ce que nous vous demandons de bien vouloir faire.

Salutations révolutionnaires,

A. (militant LCR, comité NPA Université Rouen Madrillet, 76),

A. (comité Université Paris–VII),

Fl. (militante Socialisme o barbarie, comité Montreuil, 93),

J. (militante LCR, comité Massy, 91),

L. (militante CRI, comité Université Rouen Mont–saint–Aignan, 76),

Ma. (militante LCR, comité Libourne, 33),

St. (militant CRI, comité Paris 11e),

S. (militant CRI, comité Évry, 91),

pour les militants du NPA pour une Tendance défendant le communisme, la révolution et l’auto–organisation.