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Le sociologue Sylvain Crépon sur le Front national

« Le FN recrute toujours dans l'électorat qui
vit la précarité ou a peur de la vivre »

La Croix, 23/04/2012

Le score élevé du FN a été l'une des surprises du premier tour et s'avère particulièrement fort dans certaines zones rurales. Les caractéristiques de l'électorat d'extrême droite n'ont pas fondamentalement changé, analyse le sociologue Sylvain Crépon (1).

La Croix . Comment expliquez–vous que le FN ait encore déjoué les pronostics ?

Sylvain Crépon : Je pense que Marine Le Pen a profité d'un sursaut de dernière minute. Entre janvier et mars, son discours contradictoire, à la fois antisystème et désireux de prouver sa capacité à gouverner, l'a rendue inaudible. Mais, en toute fin de campagne, son retour aux fondamentaux de l'extrême droite, l'immigration et l'insécurité, a peut–être provoqué une mobilisation d'une partie de l'électorat traditionnel du FN. Or, l'électorat FN a un profil assez similaire à celui des abstentionnistes : peu politisé, peu diplômé, peu inséré économiquement. Une partie de ceux–ci ont pu modifier leur choix au dernier moment, délaissant l'abstention au profit du Front national.

Ce n'est donc pas le tassement de Jean–Luc Mélenchon qui a profité au FN ?

S. C. : L'électorat de Jean–Luc Mélenchon est très politisé, souvent diplômé, inséré économiquement et souvent employé dans le secteur public. L'électorat du FN est au contraire peu politisé, en mal d'insertion, issu du secteur privé. Il y a bien du populisme dans les deux discours, mais celui du FN s'appuie sur une dimension ethnique, quand celui du Front de gauche vante le citoyen. Même s'il y a, d'un côté comme de l'autre, une défiance vis–à–vis des élites, je ne crois pas du tout à la possibilité d'un transfert massif entre deux électorats que tout sépare.

L'électorat FN de 2012 est–il différent de celui de 2002 ?

S. C. : Les grandes constantes n'ont pas bougé depuis les années 1990. C'est un vote enraciné à l'est de la ligne Le Havre–Perpignan, constitué des victimes de la mondialisation. On y trouve le " monde de la boutique ", ces petits commerçants qui souffrent de la crise et de la concurrence de la grande distribution, beaucoup d'ouvriers et d'employés du secteur privés, de chômeurs aussi. Le FN recrute toujours dans l'électorat qui vit la précarité ou qui a peur de la vivre, notamment dans les zones industriellement sinistrées.

On voit le FN à plus de 40 % dans certains villages, mais avec de faibles scores à Paris et dans de nombreuses grandes villes. Pourquoi ?

S. C. : Il faut bien analyser que le sous–prolétariat du monde rural n'est pas le monde paysan. Il s'agit au contraire d'un électorat ouvrier qui a souvent été chassé des villes ou de la proche périphérie par les prix de l'immobilier. C'est très net parmi les primo–accédants à la propriété qui ont quitté la banlieue et arrivent dans les zones rurales avec le réflexe de vote FN développé au contact de l'insécurité. À l'inverse, dans les villes, même les quartiers populaires sont majoritairement composés de classes moyennes. On y trouve un électorat plus éduqué, mieux inséré économiquement, donc moins tenté par le vote FN.

Marine Le Pen enregistrerait aussi de forts scores chez les jeunes.

S. C. : Ce n'est pas vraiment une nouveauté. En 1995, 17 % des jeunes votaient FN, en 2007 aussi. Cette fois, Marine Le Pen semble faire encore mieux, notamment parmi les primo–votants. La première raison est conjoncturelle, liée au fait que cette génération arrive sur le marché du travail en période de crise. La jeunesse précarisée est la moins armée pour trouver sa place dans le système économique. Elle n'a pas de diplômes, ne parle pas de langue étrangère. Elle ne peut qu'être pessimiste sur son avenir et le pessimisme nourrit le vote FN. L'autre raison tient à la personnalité de la candidate. C'est la plus jeune parmi les grands candidats, elle incarne la modernité. Sa famille est recomposée, elle tient un discours différent sur les questions de mœurs. Elle est donc plus susceptible d'attirer les jeunes pour qui son père faisait parfois figure de repoussoir.

Ces mêmes raisons expliquent–elles qu'elle parvienne mieux que son père à attirer davantage le vote des femmes ?

S. C. : Jusqu'ici, le vote FN se caractérisait par deux constantes : un vote de non–diplômé et majoritairement masculin. S'il s'avère qu'effectivement ce n'est plus le cas pour la seconde donnée, ce serait un changement profond. Cela montrerait que Marine Le Pen a réussi, au moins partiellement, à modifier l'image de son parti.

Quels sont les thèmes qui peuvent inciter les électeurs FN à voter pour l'un ou l'autre des candidats au second tour ?

S. C. : L'électorat du FN se déclare souvent ni de droite ni de gauche, mais il se retrouve largement plus sur les valeurs proches de la droite. Sociologiquement et économiquement, il est donc plus enclin à voter Sarkozy que Hollande. La grande inconnue reste la capacité de Marine Le Pen à exacerber le sentiment anti–élite. Dans cet électorat populaire, les critiques sur " le président des riches " ont porté et cela pourrait en dissuader un grand nombre d'aller voter.


(1) Auteur d' " Enquete au cœur du nouveau Front national " (Éd. Nouveau Monde).


Interview

Le sociologue Sylvain Crépon (*) analyse la stratégie
de dédiabolisation de Marine Le Pen

danactu–resistance, 24/04/2012

Que penser du score de Marine Le Pen ?

C'est vraiment un succès pour elle, sans précédent au niveau national. Elle va plus loin que son père. Ce succès plébiscite sa stratégie. Mais c'est compliqué à analyser. D'un côté, elle a lancé une entreprise de normalisation. Elle a réussi à dire que le FN était un parti antisystème et en même temps un parti qui se voulait comme les autres, un parti qui n'était plus sulfureux. D'un autre côté, sur la fin, elle est revenue aux fondamentaux – peur de l'immigration, de l'insécurité – et son père y est allé de ses provocations... Les bonnes vieilles recettes, et ça a dû payer. Elle a joué sur les deux tableaux. Et, malgré tout, son image, un peu moins sulfureuse que celle de son père, a joué.

Qui sont ses électeurs ?

En plus des électeurs traditionnels du FN, il y a sans doute des déçus de Sarkozy et des abstentionnistes de 2007. Des jeunes aussi. Les sondages annonçaient qu'environ 25% des jeunes envisageaient de voter pour elle. Je ne serais pas étonné qu'ils aient été au rendez–vous. C'est une génération qui arrive sur le marché du travail en pleine crise économique, qui est désenchantée de la politique, qui a du mal à recevoir le discours très technocratique des candidats de gouvernement. Comme ils sont aussi très pessimistes, le discours sur la préférence nationale peut porter.

On a parlé de « républicanisation » du discours du FN.

Pour dédiaboliser son parti, Marine Le Pen a eu tendance à vouloir afficher un bon comportement républicain. Elle a voulu montrer un FN laïque, républicain, alors qu'il a longtemps été opposé à la République. Concernant l'immigration, elle ne s'y est opposée qu'au nom des valeurs de la République, affirmant qu'il y a une population qui ne respecte pas les valeurs de la laïcité : les musulmans. Elle s'est inspirée des néopopulistes suisses et néerlandais. Les mouvements de ces pays n'ont pas de racines d'extrême droite. Contrairement au FN, ils prétendent défendre les valeurs libérales, comme les droits des femmes ou des homosexuels, contre l'islamisme. Dire : "Je m'oppose aux étrangers au nom des valeurs républicaines, parce qu'ils sont incompatibles avec ces valeurs", c'est très efficace. Elle s'appuie sur une nouvelle logique xénophobe, elle démocratise la xénophobie, elle la teinte de républicanité.

C'est très subtil. Quels sont les rapports avec la vieille garde du FN ?

La vieille garde est complètement marginalisée. Gollnisch n'a pas constitué de courant alternatif. Les opposants sérieux ont été éliminés par le père avant l'ascension de la fille. Le problème n'est donc pas la vieille garde, mais ce qui se passe au sein de son équipe. Les gens qui la soutiennent sont des marinistes pur jus, mais certains ont du mal à s'entendre. Il y a d'un côté les anciens mégretistes qui sont revenus au FN, qui sont pour la dédiabolisation et prêts à une alliance avec la droite. De l'autre, les lepénistes, qui sont sur une ligne plus orthodoxe et récuseraient sans doute une alliance avec la droite. Mais surtout, quatorze ans après la scission, ils ont toujours envers les mégretistes de la méfiance, parfois de la haine, en tout cas de la jalousie, à cause de l'attention que leur prête Marine Le Pen. Le défi va être de les faire cohabiter.

Que vont faire les électeurs du FN au second tour ?

Marine Le Pen devrait donner des consignes d'abstention. Si les projections se vérifient, 50% de ses électeurs devraient la suivre. Parmi les autres, une majorité votera pour Sarkozy, quelques–uns pour Hollande, un vote protestataire.

Et ensuite ?

Elle va sans doute reprendre un peu le rôle de son père : un empêcheur de tourner en rond pour le système. La vraie question, c'est : le FN va–t–il se limiter à ce rôle de trublion ? A–t–il un avenir en dehors de la dimension protestataire ? La dédiabolisation voulait montrer que le FN était apte à gouverner, que c'était un parti comme les autres. Mais, finalement, quelle est sa marge de manœuvre ? Je ne sais pas. Et qu'y a–t–il au–delà du vote protestataire ? Voilà les questions qui se posent pour l'avenir.


* Sylvain Crépon, sociologue et spécialiste du Front national, est chercheur à l'université Paris–Ouest–Nanterre.


Interview de Sylvain Crépon (*)

Défilé du FN : "Marine Le Pen a imprimé sa marque"

Par Laura Thouny
Le nouvel Observateur. 01/05/2011

Pour le chercheur Sylvain Crépon, la présidente du FN a soigneusement jonglé entre radicalité historique et dédiabolisation de son parti au cours de son premier défilé du 1er mai.

Vous étiez ce matin au défilé du 1er mai du Front national, le premier sous la présidence frontiste de Marine Le Pen. Qu'est ce qui vous a frappé par rapport aux éditions passées ?

– J'ai le sentiment que Marine Le Pen a imprimé sa marque sur ce rassemblement. Les années précédentes, depuis la scission et hormis en 2002 où il y avait eu l'accès au second tour, le FN était un peu désert au niveau militant, ce qui fait qu'il acceptait pas mal les crânes rasés aux looks néonazis. Là, on en a vu beaucoup moins. J'ai par exemple revu certaines personnes que j'avais prises en photo les années précédentes, qui étaient alors très lookées, et qui cette année était en "civil". Je pense qu'il y a une consigne qui est passée, on essaie de faire profil bas et de ne pas choquer médiatiquement.

C'était très important pour Marine Le Pen, parce qu'elle était attendue au tournant sur cette question, après les affaires des syndicalistes et des candidats frontistes dont les photos les ont montrés le bras tendu.

Et puis, les années passées on voyait surtout des jeunes au crâne rasé et des personnes âgées. Là, j'ai l'impression qu'on a vu un retour des familles. Il y a un côté populaire, il y a des couples avec des poussettes, c'était très nouveau.

Marine Le Pen a affiché sa volonté de dédiaboliser le FN, mais le défilé du 1er mai est associé au passé du parti de son père. Comment arrive–t–elle à composer avec ces symboles ?

– Je pense qu'elle arrive à jongler très adroitement avec ça. Marine Le Pen veut être à la fois perçue comme l'héritière et comme porteuse de rupture. Le Front national est tellement associé au nom de son père qu'elle est obligée de se montrer comme son héritière, de lui rendre hommage. Mais elle est aussi obligée d'imprimer sa marque.

Je pense que ça correspond à sa stratégie de prise du pouvoir. Jean–Marie Le Pen, lui ce qu'il voulait, c'était devenir président de la République ou rien, il n'était pas près à partager le pouvoir. Marine le Pen, elle, a compris que jamais le FN n'arriverait au pouvoir tout seul. Cela passe uniquement par des alliances. Cela veut dire sur le court terme jouer contre l'UMP de Nicolas Sarkozy, le faire perdre. Et ensuite obliger la droite à se reconstruire, sinon autour du Front national, en tout cas avec le Front national. Pour ce faire, il fallait briser le cordon sanitaire autour du parti de Jean–Marie Le Pen.

Marine Le Pen est donc obligée de lisser l'image de son parti. Mais elle ne peut pas non plus trop la lisser. La spécificité du Front national, c'est d'être un parti radical, d'avoir un discours dur, un discours d'autorité, un discours intransigeant. Si le FN lisse trop son image, il va perdre sa spécificité et l'électeur pourrait en arriver à préférer l'UMP. C'est pour ça que malgré tout, héritage de Le Pen est important, c'est un gage de radicalité.

Qu'avez–vous retenu de son discours ?

– C'est un discours dans la ligne droite de celui de Tours. C'est–à–dire un discours à la fois radical, mettant en avant la préférence nationale, stigmatisant les étrangers, les partis cosmopolites, anti–européen... En même temps, elle insiste énormément sur le social. Mais moins sur l'Etat–providence qu'elle ne l'avait fait à Tours.

Elle avait alors beaucoup insisté sur cette notion. Je pense qu'ensuite, lorsque les journalistes l'ont prise au mot, elle s'est retrouvée un peu embarrassée, comme à chaque fois qu'on la questionne sur le programme.

L'autre thématique, c'est celle de la République, très mise en avant. Un détail intéressant : dans le discours distribué aux observateurs, il y avait une référence à Robespierre. Pour un parti qui s'est construit contre la république et contre 1789, c'est quand même assez paradoxal. Et en prononçant son discours, elle a retiré son nom, se contentant de dire "un grand révolutionnaire". Elle veutrépublicaniser le Front national, le couper de ses racines sulfureuses, anti–républicaines, et malgré tout, elle ne peut pas aller jusqu'au bout de ce processus. En tout cas pour le moment.

Même si elle affiche un discours intransigeant vis–à–vis des crânes rasés et autres des nostalgiques de Pétain, c'est du discours. Je ne pense pas qu'elle prépare une véritable purge au sein du Front national. Si elle le faisait, elle se couperait d'une partie de l'appareil militant et à un an de la présidentielle, elle ne peut pas se le permettre. Donc, elle se contente de leur dire de se faire discrets.

Maintenant, il y un afflux de nouveau militants un peu plus propres sur eux. S'ils deviennent majoritaire, elle va peut–être commencer à faire ce travail d'écrémage sur le moyen ou le court terme. Mais je ne sais pas si elle y tient vraiment, ou si c'est juste un discours de façade, c'est trop tôt pour le dire.

Pendant son discours, Marine Le Pen a déclaré "Qu'on soit homme, femme, homosexuel ou musulman, on est d'abord français". Comment expliquer ce revirement dans la rhétorique du FN ?

– Oui, c'est étonnant. Elle a voulu répondre à ceux qui accusent le Front national de toujours observer une vision ethnique de la nationalité. Elle joue la carte de la laïcité, de l'intégration à la charte républicaine.

Mais c'est contradictoire avec son programme, qui prône la préférence nationale. Une nationalité qui, pour le FN, passe par une remise en cause du droit du sol et privilégie le droit du sang.

Est–ce qu'elle va changer le programme ? Cela ressemble à un tournant, en tout cas on va en prendre la mesure dans les mois à venir, voire dans les prochaines années. Pour l'instant on sent des frémissements, mais ça reste du discours. Je doute un peu qu'elle passe à l'acte, car elle perdrait son potentiel radical.

Dans les idées du FN, il y a tout de même l'idée selon laquelle un musulman ne peut pas être un Français.

– Oui, aujourd'hui, parmi les slogans les plus populaires, il y avait "Islam hors d'Europe". Donc, pour l'instant, on est dans la contradiction. Est–ce que ça annonce un changement, ou est–ce que le Front national va rester contradictoire ? C'est pour le moment impossible à dire.


* Sylvain Crépon, sociologue au Sophiapol de l'université Paris X – Nanterre, auteur de "La Nouvelle extrême droite".


Résultats présidentielle

Portrait–robot de l'électeur Le Pen

Par Dominique de Montvalon
France Soir, 21/04/2012

L'examen des enquêtes quotidiennes de l'Ifop pour Paris–Match met en lumière les points forts de la présidente du FN qui, avec 18% des suffrages exprimés, a créé la surprise du premier tour.

Soit que certains électeurs se soient avancés masqués jusqu'au vote Marine Le Pen, soit que d'autres aient basculé au dernier moment, le fait est là: l'Ifop –qui l'a reconnu– n'a pas " vu " les 18% de la présidente du Front national et, durant les quinze derniers jours de la campagne du premier tour, l'aura constamment crédité de 16% des intentions de vote, score déjà élevé. Un score qui l'installait en troisième position des dix candidats en lice, ce qui est finalement sa place.

France–soir a décrypté les intentions de vote en faveur de Marine Le Pen durant les six jours précédant ce premier tour où l'Ifop aura procédé à des enquêtes: soit le vendredi 13 avril, le lundi 16, le mardi 17, le mercredi 18, le jeudi 19 et le vendredi 20.

Des hommes, des jeunes, des ouvriers

Chaque fois, nous avons relevé, par rapport au score moyen dont elle était créditée par l'Ifop  (soit 16% des intentions de vote), les pourcentages supérieurs à ces 16%. Ce qui permet d'avoir une idée de ses points forts.

La présidente du Front national a plus d'impact chez les hommes que chez les femmes. Chez ces dernières, son score est toujours inférieur à sa moyenne nationale, et chez les hommes toujours supérieur (entre 17% et 21% selon les jours).

Par tranches d'âge, la candidate obtient ses meilleurs scores chez les 25–34 ans puis, dans la foulée, chez les 35–49 ans. Peut–être parce qu'ils affrontent le plus brutalement le " mur " du chomage.  Dans la première catégorie, ses scores oscillent, selon, les jours, entre 17 et 18% des intentions de vote. Dans la seconde, entre 18 et 22%.

Par catégories socio–professionnelles, ceux que Marine Le Pen séduit (ou intéresse) le plus sont les employés et les ouvriers. Avec parfois, proportionnellement, des pourcentages d'adhésion assez élevés. Chez les employés, ce pourcentage varie entre 17% et 25% des intentions de vote. Chez les ouvriers, c'est plus spectaculaire: entre 27% et 34%.

Un frémissement à l'extrême–gauche

Si l'on prend en compte maintenant –toujours avec prudence car il s'agit d'échantillons limités– les " sensibilités politiques ", Marine Le Pen marque des points (en dehors de l'électorat Front national, cela va de soi) dans deux autres catégories : chez les " sans–étiquette " (ceux qui refusent toute forme d'affiliation à quelque parti que ce soit) et, plus étonnant d'une certaine façon, à l'extrême–gauche. Chez les " sans étiquette ", elle recueille, au fil des jours, entre 20 et 23% des intentions de vote. Et dans la minorité qui se dit proche à priori de Lutte Ouvrière (LO) et du Nouveau parti anti–capitaliste (NPA) entre 7% et 24% des intentions de vote. Des fluctuations fortes cette fois qui s'expliquent, répétons–le, par l'étroitesse de  l'échantillon. Mais le constat, fut–il marginal, reste valable.