Sep - 27 - 2014

La semaine dernière la plus grave et erronée action législative dans l’histoire du FIT est arrivée. À l’occasion de la discussion de la loi du changement de lieu de paiement de la dette extérieure, le bloc du FIT a voté dans son ensemble – à notre connaissance –par le non à cette loi, s’alignant dans les faits avec le reste de l’opposition patronale, comme cela a été présenté par les médias.

Il est clair que probablement ils l’ont fait avec des arguments autres que ceux de l’opposition. Toutefois, en ne pas utilisant  d’autres alternatives de vote pour présenter une position indépendante des deux  secteurs patronales, ils ont été « collés » à l’opposition patronale, le secteur en outre le plus soumis à l’impérialisme de la patronal. Ensuite, nous nous arrêterons brièvement sur cette controverse.

La loi du changement du lieu

Au sein du patronat  il y a – pour ainsi dire – deux positions générales en ce qui concerne la lutte avec les fonds vautours. Une position c’est celle qui tient le gouvernement du fait de sa préoccupation par rapport à la fameuse clause RUFO (si un créancier obtient un paiement mieux, d’autres peuvent demander la même chose), en prétendant reporter toute négociation jusqu’au début de l’année prochaine, lorsque cette clause expire. Tel qu’on l’a mentionné plusieurs fois dans ce journal, son slogan de « patrie ou vautours » n’est pas, en réalité, un slogan pour ne pas payer, mais simplement pour négocier les modalités de ce paiement.

Puis, il y a la position de l’opposition patronale. Au départ, ils sont restés réservés, à l’espoir que le gouvernement arrive finalement à un accord avec Griesa. Toutefois, dans la mesure où cet accord n’est pas arrivé  -au moins pas encore – sa position, dans le fond, est que de tout façon il faut payer;  qu’il faut payer quoi qu’il arrive, qu’on ne peut pas faire face même légèrement aux mandats d’un juge impérialiste, et que le problème est que le gouvernement ne veut pas faire payer, en exposant ainsi le pays à une crise « évitable ».

C’est là où la loi du changement du lieu de la dette proposée par le gouvernement, parmi d’autres initiatives dans se dure dispute-négociation avec Griesa, rentre en scène. Il arrive que la portée diffuse du jugement de celui-ci -que maintenant, la chambre d’appel de New York pourrait circonscrire –  fait qu’on ne sache pas encore quelles obligations pourraient se trouver en défaut de paiements du fait de ne pas pouvoir être concrétés. Face à cette réalité – et, en outre, évidemment, comme gage de négociation avec le propre Griesa aussi – le gouvernement a impulsé cette nouvelle loi de changement du lieu du paiement s des obligations, de manière de menacer de les payer dans  le pays en esquivant les nouveaux blocages que le juge vautour pourrait émettre.

Il est évident que l’initiative du gouvernement vise à payer, non pas à ne pas payer. Mais dans tous les cas, la position de l’opposition est encore plus pro-impérialiste, parce que son refus de que les paiements se fassent en Argentine n’a rien à voir avec une position de ne pas payer la dette, mais au contraire, de le faire dans les termes stricts du juge impérialiste, cela sous couvert des mille fléaux qui pourraient s’abattre sur le pays s’il n’est pas conforme à ses mandats.

Une votation scandaleuse du FIT

C’est dans ce contexte qui s’est produit le vote du FIT. Il est surprenant que dans un litige de ce type il ait voté comme il l’a fait. Bien évidemment, le premier réflexe est  de ne pas voter  une loi pour le gouvernement bourgeois en place; une loi qui, en outre et comme cela a été dit, n’implique pas ne pas payer la dette, mais le faire dans une siège national, ce qui est une autre chose.

Mais quelque chose de très différent c’est de s’aligner dans les faits avec l’opposition patronale, qui rejette la loi avec la position pro-impérialiste de s’agenouiller servilement devant le maître du Nord.

Tel que nous l’avons mentionné aussi, il est certain que le FIT a voté contre la loi avec des arguments indépendants. Moins certaine c’est que l’ait fait avec une position de non-paiement inconditionnel de la dette, car celle-ci n’a pas été cette sa politique, mais celle du « plébiscite afin que le peuple puisse décider » si payer ou non, ainsi que des positions du type « enquêter sur la légitimité de la dette » et d’autres qui ne sont pas les positions traditionnels de la gauche révolutionnaire dans notre pays sur un sujet qui a des décennies d’histoire.

Mais au-delà de tout cela, le fait est qu’il y avait d’autres options tactiques de vote pour ne pas rester collé ni au gouvernement, ni à la position pro-impérialiste. Même les députés centre-gauchistes comme Lozano se sont prononcés par l’abstention, au-delà de ses positions de fonds qu’il faut payer au moins une partie de la dette.

L’abstention aurait eu la valeur de se délimiter plus clairement des deux champs  patronaux. Mais même si cette option tactique ne leur convenait pas, ils auraient pu s’absenter de l’Assemblée Nationale (ce qui est autre option politique), ou avoir convoqué une conférence de presse à la porte du Congrès en défense du non-paiement de la dette, ou tout autre alternative qui indique une troisième position indépendante dans la discussion.

Mais ce n’est pas ce qu’a fait le FIT. Il a pris une option dangereuse de vote qui l’a laissé du côté à l’opposition patronale. Nous ne pensons pas que ce soit un bon moyen d’influencer depuis le Congrès pour la construction d’un secteur ouvrière et populaire indépendante de tous les secteurs patronaux.

Par Luis Paredes, Socialisme ou Barbarie N°305, 16/09/2014

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