Mar - 25 - 2015

Notre courant international vient de réaliser sa réunion annuelle à Buenos Aires qui a eu comme centre les défis de notre construction en Europe. Avec la participation de camarades du Brésil, du Costa Rica, du Honduras, de l’Argentine, de l’Espagne et de la France et des salutations de plusieurs pays, nous avons voté l’appel international qui suit. Celui-ci appele à regrouper les forces de la gauche du mouvement trotskiste international, dans des moments où chaque jour qui passe ouvre de plus en plus les possibilités de construction ses courants qui défendent une position d’indépendance de classe des travailleurs intransigeante.

La crise internationale du capitalisme a généralisé et amené à tous les coins du monde une période caractérisée par l’entrée en scène d’une nouvelle génération ouvrière, populaire et juvénile qui fait ses premières expériences de lutte contre le capitalisme globalisé et en particulier contre les conséquences de cette crise. De cette façon, le cycle historique inauguré par les mobilisations altermondialistes et par les révoltes qui ont ébranlé l’Amérique latine au début du XXI ème siècle, s’est confirmé avec l’irruption du mouvement des indignés dans l’Etat Espagnol, les dizaines de grèves générales en Grèce, le printemps arabe et les mobilisations de masses qui ont touché successivement les différents parties du monde.

Cette situation a accéléré la traduction de la crise économique dans le terrain politique, conduisant à la détérioration de plus en plus forte du «progressisme» latino-américain, la chute de dictatures historiques au Moyen-Orient, la crise du bipartisme traditionnel en Europe. Le résultat de ces développements est qu’une situation d’instabilité s’est ouverte, une énorme opportunité pour l’intervention de la gauche révolutionnaire avec un programme d’indépendance de classe.

Cette situation a eu un impact directe sur la gauche révolutionnaire. D’une part, elle a permis que celle-ci intervienne dans la situation ouvre, en s’efforçant pour influencer les luttes en cours, et même pour impacter dans le terrain électoral dans certains cas. Mais en même temps, elle a donné lieu à toute une série de débats stratégiques : la stratégie révolutionnaire à adopter, le type de partis à construire, le bilan de la dernière décennie de mobilisations, et plus largement de l’expérience révolutionnaire du XXème siècle, une expérience dont il faut tirer des leçons pour l’avenir.

C’est dans ce contexte qu’ont commencé à apparaître des clivages dans la gauche au niveau internationale. Celles-ci font paraître obsolètes certaines divisions et fragmentations du passé, dans la mesure où l’on puisse développer un débat et une intervention politique et constructive commune entre des courants de traditions différentes. C’est sur la base de cette situation politique que nous faisons cet appel à ouvrir les discussions sur une intervention unifiée face à la crise capitaliste.

Un cycle de révoltes populaires et de redémarrage historique

Le cadre le plus général du développement de la lutte de classes actuelle, c’est le période ouvert à partir du début du XXème siècle, que notre courant a caractérisé comme un cycle de révoltes populaires. Cette définition fondamentale (qui nous semble de grande utilité) a comme objectif de souligner que nous sommes dans un cycle d’un signe différent de celui qui s’est ouvert avec la chute du Mur de Berlin et de l’Union Soviétique.

Sans doute, la chute du Mur de Berlin a signifié dans donné lieu dans l’immédiat à un fort recul des organisations de la gauche et du mouvement ouvrier, et a constitué un point d’appui pour la contre-révolution néoliberale déchaînée quelques années auparavant, qui a avancé sur des conquêtes historiques de la classe ouvrière. A cela il faut ajouter, dans un sens plus stratégique, ce que nous avons appelé la crise d’alternative socialiste, produit de la chute du « socialisme réel » et d’une offensive idéologique de la bourgeoisie autour de « la fin de l’histoire », « l’échec du socialisme » et le capitalisme comme seul horizon historique.

La chute de l’URSS a impliqué le bouleversement à l’échelle de la planète des relations sociales, économiques et politiques. Ce ne serait pas matérialiste de ne pas reconnaître les conséquences profondes que ce fait a eu sur le mouvement ouvrier actuel. En même temps il est d’une importance décisive de développer une élaboration théorique et stratégique qui permette de comprendre pourquoi les états où le capitalisme avait été exproprie sont arrivés à cette situation

Mais ce qui définit dans l’essentiel la situation actuelle ne sont pas les défaites héritées du passé -dont les effets sont toujours présents- mais l’entrée en scène d’une nouvelle génération, protagoniste des énormes luttes que nous avons nommées. La recomposition encore initiale du mouvement ouvrier, juvénile et militant est la base matérielle d’un redémarrage de l’expérience historique des exploités et des opprimés qui est en cours depuis des années. Cela, avec toutes ses limites, pose la nécessité de se battre pour relancer la lutte pour le socialisme.

Les révoltes populaires de l’Amérique latine et leur généralisation (après la crise économique de 2008) au reste de la planète, sont un grand laboratoire de la lutte de classes, de clarification et évolution politique de larges secteurs. Du fait qu’elle traverse des premières expériences de lutte, cette nouvelle génération n’est pas liée aux partis traditionnels, présente des traits antibureaucratiques et combatifs, et est ouverte et sympathise même avec la gauche révolutionnaire.

Ces caractérisations placent notre courant international dans un terrain différent à celui de courants comme l’actuelle direction majoritaire du Secrétariat Unifié qui met l’accent, de manière unilatérale, uniquement sur les traits négatifs de la période. Pour les dirigeants de ce courants, nous vivons des «années trente au ralenti», marqués par la montée du fascisme et la débâcle tout court du mouvement ouvrier. Ils sont incapables de voir le redémarrage de l’expérience historique qu’on vit, le point d’inflexion qui se développe sous nos yeux par rapport au défaitisme des années 90: les potentialités des nouvelles générations qui marquent le ton de la période actuelle. Comprendre que bien que la chute du stalinisme a ouvert dans l’immédiat les portes de l’offensive neoliberale, stratégiquement elle a impliqué la chute de l’appareil bureaucratique contre-révolutionnaire le plus fort du XXeme siècle, et la possibilité de relancer la lutte pour le socialisme dans son sens le plus authentique.

Il ne s’agit pas de débats abstraits, déliés des tâches que la lutte de classes nous pose. Au contraire, la caractérisation de la période est un point de départ essentiel à l’heure de définir quelle orientation doivent se donner les révolutionnaires pour faire avancer l’expérience de l’avant-garde large, même de larges secteurs des travailleurs et élever la conscience de classe. Précisément et comme nous l’avons signalé, l’approfondissement de la lutte de classes a rouvert le débat stratégique dans la gauche révolutionnaire, débat qui semblait «clos» il y a deux décennies.

La réouverture du débat stratégique

Autant l’arrivée au pouvoir de gouvernants bourgeois «anormaux» en Amérique latine (Chavez, Evo Morales, Lula) que la récente victoire de Syriza et la montée de Podemos, ont rouvert le débat sur la stratégie révolutionnaire. Ces gouvernements ont mis à l’ordre du jour le débat sur comment arriver au gouvernement, sur quelles bases et comment entreprendre les transformations sociales nécessaires pour ouvrir la voie vers le socialisme.

De ce point de vue, nous ne partons pas de « degré zéro » de la stratégie, tel que cela a été dit à tort il y a quelques années, lorsque des repères essentiels ont été perdus au milieu du tourbillon du manque de compréhension des causes de fond de la chute du stalinisme.  Outre le riche patrimoine historique de l’expérience révolutionnaire de la classe ouvrière, nous avons le bilan d’une décennie d’expérience « progressiste », incarné centralement par le chavisme. C’est sur la base du positionnement des différentes organisations face à ce phénomène et des leçons que cette expérience a laissé, que nous devons relever les défis auxquels nous sommes confrontés en Europe.

Avec l’avènement du chavisme au pouvoir, des larges secteurs de la gauche révolutionnaire ont capitulé au projet du « Socialisme au XXIème siècle ». Avec l’idée qu’il s’agirait d’un « gouvernement en dispute » ou qui « objectivement » (par la pression des masses, de l’impérialisme, etc.) il serait contraint « d’aller plus loin que ce qu’il voulait », le chavisme a été présenté comme la première étape dans la transition vers le socialisme ; un gouvernement « anticapitaliste ».

Cette position a été le résultat de deux unilatéralités : une approche « objectiviste » de la question du pouvoir et une caractérisation erronée de la période historique.

L’objectivisme a été de considérer que, même en l’absence de la classe ouvrière au centre du processus, avec ses propres organes de pouvoir et partis défendant une perspective clairement socialiste, ces gouvernements pourraient être, de par les conditions et les contradictions objectives, un pont vers la transition vers le socialisme. Ce concept, dans une certaine mesure, a suivi un schéma théorique qui a fait des ravages dans le mouvement trotskiste d’après la deuxième guerre mondiale.

L’autre unilatéralité a été la caractérisation de la période, que nous avons déjà décrite, en particulier dans la direction du SU.  Nous traverserions la période la plus défavorable depuis les années 1930, avec une spirale de crise de la gauche et du mouvement ouvrier et la perspective immédiate du fascisme. Dans de telles circonstances et en l’absence de perspectives révolutionnaires, les délimitations stratégiques entre les réformistes et les révolutionnaires ne seraient plus d’actualité. Ce serait un crime de sectarisme de prendre en compte ces délimitations. Et, encore plus, ne pas s’allier de manière permanente avec le réformisme (et même se fusionner organiquement avec celui-ci au sein des partis larges), comme moyen de défense contre les attaques des capitalistes.

Aujourd’hui, ces organisations appliquent le même raisonnement à Syriza et à Podemos. De manière possibiliste ils défendent l’idée que la perspective « anti-austérité » serait la seule possible (perspective, en outre, inconséquente et insuffisante dans les cadres du capitalisme).

De cette façon – en plus de l’argument de la « dynamique ascendante » ou de la « sympathie » que ces organisations génèrent -, se diluent les nécessaires critiques et les délimitations politiques et programmatiques et le besoin d’indépendance de classe face à tout gouvernement capitaliste, même de « gauche ». Dans ce sens, la plupart du SU a pris la décision erronée de voter la dissolution « juridique » d’Izquierda Anticapitalista, sa section espagnole, en acceptant le cadre statutaire antidémocratique de Podemos, empêchant ainsi toute confrontation avec la direction réformiste de ce parti.

Notre courant considère que cette position est erronée. Nous sommes d’accord avec la caractérisation que les gouvernants «progressistes» latino-américains (et dans une certaine mesure, aussi, Syriza et Podemos) sont le sous-produit des mobilisations massives qui ont ébranlé ces pays. Il s’agit d’une expression politique dénaturée, indirecte, de ces rébellions et protestations. Ils sont le reflet de la recherche de la part de larges secteurs d’une rupture par la gauche avec la situation et les partis actuels. De là qu’ils expriment d’une certaine façon des phénomènes progressifs, que la gauche révolutionnaire doit comprendre, en évitant tout sectarisme par rapport au processus de recherche politique de la part de larges secteurs de la jeunesse et de la classe ouvrière, à la gauche des formations traditionnelles.

Mais c’est une grave erreur d’identifier mécaniquement ces phénomènes par en bas avec leur expression institutionnelle, les gouvernements réformistes ou «progressistes». Le rôle stratégique de ces organisations politiques est la résorption réformiste, dans le cadre du système capitaliste, des mobilisations populaires : faire sortir les gens des rues pour les mettre dans les urnes, dans les comptes de fées de la «démocratie participative», qui en définitive ne fait que pêcher le développement de l’action indépendante, la possibilité de créer des organisations indépendantes des institutions parlementaires du système.

C’est ça, par exemple, le bilan de 15 ans de gouvernement chaviste: aucune modification structurelle du pays, et une détérioration de la situation économique et sociale qui a contribué à une montée dangereuse de la droite.

Cela n’implique pas de refuser de manière sectaire de participer et batailler au sein de ces organisations, en particulier quand celles-ci regroupent vraiment des secteurs d’avant-garde et de gauche sous des formes qui dépassent l’appareil réformiste en tant que tel. Tel est le cas de Podemos, dont la base est mouvementiste, avec des éléments d’assemblées populaires larges (comme à Madrid), au moins jusqu’au moment où ces organisations arrivent au gouvernement.

Mais cette intervention doit avoir comme perspective stratégique de lutter systématique contre l’orientation réformiste de leurs directions. Il ne faut pas oublier que cette intervention ne sera révolutionnaire que si elle se met au service de faire avancer la conscience politique de la classe ouvrière, la construction d’organisations révolutionnaires indépendantes et alternatives aux réformistes.

De là que, comme partie du bilan de l’expérience révolutionnaire du XXeme siècle et des dix dernières années, nous réaffirmons qu’une stratégie révolutionnaire indépendante est indispensable. L’expérience historique a démontré que sans l’intervention indépendante de la classe ouvrière, sans qu’elle n’avance dans son élévation en tant que classe dirigeante, avec ses propres organismes et partis, aucune transition au socialisme n’est possible.

Dans cette perspective, aucun raccourci historique ou « pont objectif » ne conduira au socialisme. La tâche centrale de nos organisations est de lutter pour que la recomposition politique des travailleurs avance dans un sens révolutionnaire et pour construire des partis révolutionnaires indépendants du réformisme.

Appelons à une Conférence Internationale des courants révolutionnaires

Le cycle des révoltes populaires a ouvert une série de discussions entre des secteurs du trotskisme, même au sein de diverses tendances internationales qui l’expriment. L’approfondissement de la lutte des classes au niveau international (aujourd’hui principalement dans les pays européens) accélère l’expression de ces processus de réalignement potentiel. Cet élément, ainsi qu’un certain nombre de caractéristiques de la situation actuelle, soulève la nécessité et la possibilité d’avancer dans un groupement de courants révolutionnaires à l’échelle internationale.

Tout d’abord, il y a une relative récupération de la gauche  en général et du trotskisme en particulier. Non seulement il y une certaine résurgence (face à l’opinion publique mondiale) de figures plus « Œcuméniques » de notre tradition comme Marx, mais Trotsky aussi apparaît comme la figure qui n’a pas « les mains sales », qui était « fidèle aux principes » au milieu « des catastrophes du siècle dernier ». Cette autorité politique relative (une échelle déerminée), s’est combinée avec la croissance (encore inégale, avec des hauts et des bas) de l’extrême gauche dans certains pays ces dix dernières années.

D’autre part, des conditions politiques pour un regroupement qui n’étaient pas présentes lors de la montée du chavisme au début de ce siècle commencent à apparaitre. Au début des années 2000, il y a eu des tentatives de discussion entre les différents courants révolutionnaires, par exemple à l’occasion des Forums Sociaux Mondiaux. Ces tentatives, qui avaient la correcte préoccupation de répondre de manière unifié à partir de la gauche révolutionnaire aux processus qui commençaient à se développer, n’ont pas abouti.

Surtout, comme nous l’avons noté, parce que la majorité des organisations trotskistes ont été plus ou moins séduites par le chavisme et son projet de « Socialisme du XXIe Siècle ». Cela a aborté des discussions avec les courants comme le nôtre, qui a défendu l’indépendance politique face à ces gouvernements.

A cela s’ajoutaient des illusions en Europe sur les « partis larges anticapitalistes », dont Rifondazione Comunista a été le principal modèle à cette époque.

Aujourd’hui, la situation européenne présente d’autres caractéristiques. Tout d’abord, parce que la tradition socialiste est généralement plus forte en Europe qu’en Amérique latine, faiblesse qui a facilité les choses au populisme réformiste dans ce continent.

Deuxièmement, parce que des secteurs d’importance de la gauche révolutionnaire (notamment à l’intérieur du SU) défendent, en temps réel, une position indépendante face au gouvernement de Syriza et à la montée de Podemos. Nous nous sommes retrouvés dans une même position avec beaucoup camarades en ce qui concerne la politique à défendre face au processus en Grèce, ce qui constitue un point de départ essentiel pour tout projet de regroupement des révolutionnaires.

Ce projet prend plus de force encore face aux tâches nouvelles et immenses que nous avons devant nous et le fait évident qu’aucun courant du trotskisme actuel ne peut se proclamer « la Quatrième Internationale ». Sur les deux côtés de l’Atlantique il y a des tendances s’auto qualifient ainsi. Mais leur manque de « poids », leur claire étroitesse « continentale », rend plus disproportionnée encore cette dénomination.

Troisièmement, contrairement aux processus de l’Amérique latine, une véritable opposition réelle par la gauche des nouvelles organisations réformistes est apparue.

En Grèce, en témoignent  – de manière dénaturée- les luttes internes de Syriza autour de l’accord avec l’UE, l’opposition de son aile gauche avec des événements importants tels que la lettre ouverte de Manolis Glezos, et encore plus l’existence dehors de Syriza d’une coalition de la gauche révolutionnaire comme Antarsya.

Dans l’État espagnol, la direction de Podemos a eu dès le début une opposition interne organisée, dans laquelle la gauche révolutionnaire joue un rôle.

Ces deux phénomènes ne sont que la pointe de l’iceberg, l’expression « super-structurelle » d’un phénomène en bas : le fait que, en Europe, il semble y avoir des conditions favorables pour qu’une alternative de gauche à ces organisations rencontre un écho important dans l’avant-garde.

Et cela se produit simultanément au fait prometteur que, après une longue décennie d’expériences avec le progressisme latino-américain, certains pays comme l’Argentine, certaines des principales organisations de la révolutionnaire de la région se développent. C’est le cas du FIT et du Nuevo MAS (qui se trouve à l’extérieur de cette alliance éléctorale). Une croissance que l’on observe non seulement dans le domaine électoral, mais au cœur de la nouvelle génération ouvrière, dans le mouvement féministe en plein essordans ce pays, dans le mouvement étudiant.

Ce sont les bases matérielles pour que, dans le contexte actuel de redémarrage historique de l’expérience des exploités et des opprimés, la gauche révolutionnaire avance dans une intervention commune face à la crise capitaliste et aux luttes en cours, qui fasse du marxisme révolutionnaire un fort courant au sein de la classe ouvrière.

Ce dont il s’agit c’est de s’unir pour surmonter la fragmentation historique du mouvement trotskyste et faire des pas en direction de la refondation de la Quatrième Internationale sur la base des tâches du présent et aussi, à un niveau plus programmatique, des enseignements de l’expérience du siècle dernier. Une confluence qui s’applique à la lutte des classes, à la construction stratégique de nos partis dans la classe ouvrière, tout en conservant un critère non sectaire avec des luttes comme la lutte des femmes, qui vivent aussi un renouveau et une sensibilité accrue au niveau international, et qu’il s’agit d’intégrer et de lier aux luttes de la classe ouvrière.

Cela soulève, tout d’abord, la nécessité de convoquer, comme l’envisagent des secteurs du SU, une Conférence Internationale des courants révolutionnaires, qui aborde l’actuelle situation mondiale et décide de tâches politiques pour renforcer une intervention commune face à la crise, sur des critères d’indépendance de classe.

Ce serait une occasion de mettre les différentes expériences que chacun de nos courants a parcouru, au service de construire une véritable organisation internationale et de contribuer à un saut qualitatif du trotskisme comme courant politique de la classe ouvrière.

Deuxièmement, nous savons que, parmi des secteurs divers du trotskisme on commencé à discuter de façon informelle (par exemple, au PSTU du Brésil), la possibilité de créer une publication marxiste internationale afin de partager des expériences et de profiter de cette « réception » croissante du marxisme révolutionnaire qui semble exister parmi des secteurs plus larges que les secteurs habituels.

Si cette publication réussissait à concentrer l’élaboration théorico-politique de différents courants dans une perspective révolutionnaire, indépendante et non éclectique, cela pourrait être aussi une initiative progressive pour faire progresser l’élaboration commune des courants du trotskisme et pour créer des espaces de débat nécessaires pour avancer vers une confluence supérieure.

Nous proposons donc ces deux propositions aux courants révolutionnaires qui se sentent identifiés et qui soient prêts à faire des pas en commun pour surmonter la fragmentation historique du mouvement trotskiste. Nous réaffirmons la nécessité de construire un appel commun à une Conférence Internationale qui traite ces propositions et autres initiatives et qui jette les bases d’une collaboration plus importante entre nos organisations.

Courant International Socialisme ou Barbarie, Buenos Aires, Mars 2015

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