Ce dimanche 20 septembre auront lieu les élections législatives en Grèce, appelés par l’ancien premier ministre Alexis Tsipras. L’appel aux éléctions répond de la part de Syriza au besoin de trouver dans les urnes une légitimation d’une politique pro-austérité complètement opposée au mandat populaire donné par les masses grecques à Syriza lors des élections de janvier 2015 (où au-delà de la stratégie réformiste de cette formation, les travailleurs et le peuple grec ont voté Syriza pour mettre fin à la politique austericide de la Troïka) et à l’OXI écrasant lors du référendum sur l’accord avec l’UE. Ainsi, Syriza consacre son rôle de nouvel agent de la troïka en Grèce et cherche la légitimité nécessaire pour mettre en oeuvre le Troisième Mémorandum qu’il a signé.

Les prétendants principaux de l’élection, Syriza et Nouvelle Démocratie, expriment à des degrés divers une politique qui tournera autour de la mise en œuvre du mémorandum et la poursuite des attaques contre les travailleurs et les masses grecques. Les autres partis de l’ancien régime, commee le PASOK et ses satellites ou les « nouvelles » formations Pro-troïka comme le parti To Potami, constitueront sans aucun doute un point d’appui du nouveau gouvernement pro-austérité. La plupart des alternatives politiques présentes dans ces élections, défendront la continuité de la politique de famine et de destruction des conquêtes sociales, ou une ligne ouvertement fasciste comme c’est le cas de l’Aube Dorée.

Du côté de la « gauche » au sens large, la nouveauté est la formation de l’Unité Populaire, née d’une scission de Syriza. Sans aucun doute, le rejet du nouveau mémorandum et de la « trahison » de  Syriza d’OXI de la part d’Unité Populaire constitue un élément progressif, ainsi que le fait qu’ils ont rompu avec cette formation. Le front unique avec Unité Populaire contre la mise en œuvre du nouveau mémorandum, pour construire une large mobilisation des travailleurs et du peuple dans les rues, doit être une politique permanente des révolutionnaires.

Cependant, le caractère presque purement parlementaire de UP, son refus de concentrer ses forces dans la lutte dans la rue contre l’austerité et notamment sa politique de « reconstruction nationale » à partir d’une sortie de l’euro qui ne s’accompagnerait pas de mesures anticapitalistes (un « souverainisme de gauche » dans le cadre du système actuel) constituent des limites stratégiques insurmontables. Si la construction commune des mobilisations avec Unité Populaire est essentielle, son projet politique ne constitue pas une alternative de fond pour les exploités et les opprimés grecs.

Pour sa part, la coalition révolutionnaire Antarsya a résisté à la pression qu’a constituée la formation d’Unité Populaire, en décidant de présenter une alternative anticapitaliste indépendante dans les élections, avec des camarades du Parti Révolutionnaire des Travailleurs (EEK). Cette alternative pose une politique anticapitaliste, de rupture avec le mémorandum, les institutions impérialistes européens et l’UE, et avec une orientation non institutionnelle mais qui repose sur la lutte dans les rues, que les camarades ont impulsé depuis des années et avec une force spéciale depuis la « trahison » de  Syriza.  Nous appelons à voter pour Antarsya-EEK en tant qu’expression politique des luttes de la classe ouvrière contre les anciens et les nouveaux mémorandums, ainsi qu’en tant qu’alternative anticapitaliste, indépendante des secteurs réformistes.

Aunque el resultado preciso de las elecciones y la coalición gubernamental a la que darán lugar están por verse, está claro que se impondrán fuerzas políticas que continuaran los ataques contra la clase trabajadora y la aplicación de los diktats de la Troika. Es por eso que, más allá de este domingo, hay que abocarse con todas las fuerzas a la construcción de las luchas contra el nuevo memorándum, al desarrollo de organismos de auto-organización por abajo que puedan oponer un verdadero contra-poder a las instituciones del estado capitalista, y a la construcción de organizaciones revolucionarias que peleen por una perspectiva de transformación anticapitalista y socialista de la sociedad. Junto con esto, hay que redoblar las manifestaciones de solidaridad de los trabajadores y los pueblos de Europa y del mundo con la lucha de los trabajadores griegos: nuestro apoyo y fraternal saludo a los compañeros de Antarsya en esta contienda electoral y en las luchas a venir es nuestro modesto aporte en este sentido.

Bien que les résultats précis des élections et la coalition gouvernementale qui en découlera restent à voir, il est clair que des forces politiques qui continueront les attaques sur la classe ouvrière et l’application des diktats de la Troïka s’imposeront aux élections. C’est pourquoi, après ce dimanche, il faut que les révolutionnaires dévouent toutes leurs forces à la construction des luttes contre le nouveau mémorandum, au développement d’organismes d’auto-organisation par en bas qui puissent constituer un véritable contre-pouvoir face aux institutions de l’État capitaliste, et à la construction d’organisations révolutionnaires qui se battent pour une perspective de transformation anticapitaliste et socialiste de la société. Parallèlement à cela, nous devons redoubler les manifestations de solidarité des travailleurs et des peuples de l’Europe et du monde avec la lutte des travailleurs grecs : notre soutien et notre salut fraternel  aux camarades d’Antarsya dans cette campagne électorale et dans les combats à venir est notre modeste constribution dans ce sens.

Courant International Socialisme ou Barbarie

(Nuevo Movimiento al Socialismo – Argentine; Nuevo Partido Socialista – Costa Rica; Socialismo o Barbarie Brésil; Juventud Socialista de Honduras; Socialismo o Barbarie Etat espagnol; Socialisme ou Barbarie France)