Nov - 5 - 2015

Si on touche à une, nous résisterons toutes ensemble

Dans l’État espagnol 50 femmes sont assassinées chaque année. Ces femmes sont assassinées, obligées de la façon la plus cruelle et brutale à laisser derrière des années de vie, fils, amis, parents, voisins, collègues, rêves, projets… Elles sont mortes parce qu’une fois de plus un homme l’a décidé, et ce système capitaliste patriarcal le permet.

Nous sommes en colère et tristes. Tristes puisque ces femmes ne sont plus parmi nous, parce que leur absence nous fait souffrir, parce qu’on a volé la vie à ces femmes qui ont un passé, qui vivaient un présent, qui avaient le droit d’être maîtres de leur futur… En colère puisque chaque année quelques 50 femmes décèdent à cause des coups, égorgés, brûlés, blessés, démembrés, à coups de couteaux ou de balles. Ces femmes ne sont pas une simple chiffre statistique, elles sont les victimes de ce système capitaliste et patriarcal qui se basse dans l’oppression des femmes et qui exerce sa violence sur nous dans ces sociétés « avancées » et « développées » du XXI siècle : la violence de l’inégalité, des reculs du droit à l’avortement, la violence dans les réseau de traite et d’exploitation sexuel des femmes et enfants avec la chaîne de complicité qui va du gouvernement à l’Eglise et leurs institutions de répression comme la police et la justice.

Elles ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Être femme signifie courir le risque de mourir aux mains d’un homme qui se pense ton propriétaire, d’être violée, harcelée, touchée, avec la presque certitude que ton travail sera moins valorisé et même moins payé que celui de l’homme qui fait le même boulot, d’être esclave dans un réseau de traité et d’être exploitée sexuellement, courir le danger de mourir à cause d’un avortement clandestin puisque d’autres légifèrent sur notre corps et décident quand et comment nous devons être mères. Parce que ce rôle nous est assigné et le capitalisme veux le maintenir : la femme, même celle qui est salariée (en conséquence doublement opprimée) continué à être le soutien du foyer, celle qui fait les tâches de reproduction, en plus de s’occuper des enfants, doit soigner, nourrir le mari, les personnes âgées et malades de la famille.

Historiquement considérées inférieures, sans intelligence et sans désirs, voilà la place que le système nous assigne pour mieux lui servir.

La survie de l’idéal de famille patriarcale, monogame, biparentale, et hétérosexuelle c’est peut-être le plus essentiel et profond héritage que l’Eglise a laissé à la société d’exploitation, ainsi la dictature sur les femmes continue jusqu’à aujourd’hui. Malgré la propagande trompeuse sur la situation d’une minorité privilégié qui prétend que les femmes sont libres, la majorité continué aujourd’hui comme esclave domestique qui accompli le rôle reproductive : son corps est exproprié par l’État, sa sexualité et maternité n’ont rien à voir avec le désir, elles sont utilisés pour les besoins du capitalisme patriarcal. En situations de crises comme celle qu’on vit aujourd’hui, tout cela est clair et s’approfondit de plus en plus.    

Genre et classe    

Mais la violence de genre ne nous affecte pas à toutes de la même façon. Dans le capitalisme patriarcal les femmes au pouvoir et des classes dominantes « achètent » leur égalité: embauchant comme bonnes autres femmes qui vont nettoyer leurs saletés, des servantes qui s’occupent d’elles et de leurs enfants pour qu’elles puissent retourner à leurs activités ou à travailler, comme notre vice-présidente du gouvernement, qui renonça à son congé maternité, en se présentant comment un exemple de « sacrifice » pour les autres salariées, ¡comme si toutes aurions la possibilité de faire ce choix! Les femmes au pouvoir, qui gouvernent et légifèrent, qui font des fortunes à notre insu, qui ont fait leurs études et qui envoient leurs enfants dans les meilleures écoles et universités, qui se soignent dans les meilleurs hôpitaux privés, évidemment ne subissent pas nos problèmes, n’ont pas des problèmes pour survivre chaque mois, ne sont pas impactées par le chômage, par les coups budgétaires en santé et en éducation, ni par les attaques contre les droits civiles et du travail.

Les responsables des morts pour violence sexiste.

Les 50 femmes mortes chaque année sont un clair et triste reflet de la réalité de la violence que nous subissons jour après jour partout dans l’État espagnol. Il y a des responsables: le gouvernement central du PP et les différents gouvernements autonomes qui permettent que cela continue. Cela arrive parce que l’État est patriarcal et parce que ses institution, comme la Justice et la Police, qui soit disant doivent garantir la « protection » des femmes, le sont aussi.

Des centaines d’exemples horribles le confirment tous les jours. On sait que la majorité des femmes qui subissent des violences ne dénoncent pas les faits, que cela soit par peur à la réaction de son bourreau ou parce que elles ne font pas confiance au système de protection légal de victimes. Et lorsque la plainte est acceptée, la majorité des cas ne sont même pas traités et les autres finalisent en non-lieu ou avec des peines ridicules sans prison ferme. Parmi les victimes il y a des exemples d’une réalité qui se répète ; des plaintes et des mesures d’éloignement qui ne sont pas respectées, des condamnations minimes ou des permission de sortie des agresseurs et violeurs qui répètent les violences, viols et assassinats quand ils sont en liberté.

Si une femme a été violée la police se demande d’abord si elle était consentante ou pas, parce que peut être elle voulait être violée ; si une femme disparaît peut-être elle a voulu partir de chez elle ; si une femme est morte, peut-être elle s’est suicidée ou un fou ou un inconnu l’a tuée juste parce que. C’est la conduite « normale » du Gouvernement et sa justice: ne pas croire la parole des femmes. Même si les statistiques affirment que 50 femmes meurent par violence sexiste, pour la justice cette réalité ne signifie pas grande chose.

Ceci est possible parce que la justice est patriarcale, elle n’est pas « négligente ». La Justice reproduit la situation d’oppression que nous vivons et elle autorise les pires disgrâces que nous subissons comme la violence et les femicides. La justice agit selon les politiques des Gouvernements central et autonomes, qui loin de combattre la violence, favorisent les conditions pour que elle s’approfondisse, ils mentent quand ils nous disent qu’ils font le nécessaire avec des lois contre la violence ou les programmes de protection, ou avec le numéro 016, tandis que nos conditions de vie empirent et continueront d’empirer. Parce que si nous n’avons pas de travail stable et des logements dignes nous ne pouvons pas sortir de la dépendance économique vis-à-vis des hommes, encore moins dans le contexte de la politique brutale d’austérité et de coups budgétaire qu’applique le gouvernement et qui empire la situation des femmes.

Nous n’avons aucune confiance dans le gouvernement central ni dans les autonomies. Nous ne pensons pas que les mesures officielles mettront fin à la violence sexiste ni aux femicides. On peut rédiger les meilleurs projets et des programmes prometteurs. Cependant les agresseurs et les violeurs iront et sortiront de prison ou ne seront même pas condamnés. Le fait est que n’importe quelle mesure pour défendre nos droits, pour être vraiment efficace, doit s’imposer avec la lutte et la mobilisation des femmes dans les rues , c’est là ou il faut concentrer toutes nôtres forces.

Organisons et mobilisons-nous contre la violence sexiste

Face à la violence le mouvement de femmes doit se mobiliser. Nos organisations doivent prendre dans leurs mains de façon indépendante, une implacable lutte contre la violence sexiste unifiant les initiatives avec détermination, parce que la seule façon possible de finir avec la violence contre les femmes et les féminicide est de créer un grand mouvement qui prenne la rue pour combattre la justice et les gouvernements patriarcaux.

Que les feminicides soient condamnés et que les femmes victimes ne soient pas oubliés comme une donnée statistique sera notre victoire. La bagarre contra la violence donnera vie au mouvement de femmes et le renforcera dans les rues, c’est quand la lutte contre le patriarcat prenne corps.

Le 7 novembre est une grande opportunité pour commencer à avancer dans ce sens. Organisons des rencontres, des réunions, des discussions et d’autres activités pour que s’installe et s’approfondisse le débat, pour préparer le terrain pour la construction d’un mouvement fort, ferme et permanent de femmes, qui se bagarre dans la rue pour nos droits et s’engage avec les luttes des travailleurs et travailleuses contre le capitalisme. Pour commencer à construire un monde où les femmes puissent s’émanciper et on finisse avec l’exploitation.

7N Ni una menos. Contre les feminicides et la violence contre les femmes.

Que l’état garantisse la protection et l’Independence économique des femmes victimes avec travail stable et logement.

Avortement libre, légal, sûre et gratuit.

Démantèlement des réseaux de traite pour l’exploitation sexuelle.
Sans état proxénète il n’y a pas de traite.

Séparation de l’église et l’État.

Pour un Mouvement de femmes qui lutte dans la rue pour ses droits.

Organisation Féministe Las Rojas - Socialisme ou Barbarie Etat espagnol

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