Mar - 28 - 2016

 

Dans plusieurs villes d’Europe des manifestations commencent à être organisées contre la déportation de réfugiés, pour le respect du droit d’asile. À Barcelone, plusieurs milliers de personnes ont défilé contre l’accord qui permet de déporter des réfugiés à la Turquie.

En Calais en France, et dans d’autres villes, se sont constitués depuis des mois des comités de soutien aux immigrants, qui organisent des mobilisations dans la rue pour exiger le respect des droits de l’homme.

À partir de dimanche 20 mars, les immigrants qui arrivent en Grèce peuvent être expulsés vers la Turquie grâce à l’accord entre ce pays et l’Union Européenne. La chancelière allemande, Angela Merkel, dit que personne ne sera expulsé avant le 4 avril. Pendant ce temps, les immigrants continuent d’arriver aux îles grecques, où il y a très peu de ressources pour les aider. Le président turc Erdogan, qui soutient et arme les islamistes, va recevoir 3 milliards d’euros pour maintenir dans son territoire les réfugiés dont cette guerre a provoqué l’arrivée.

L’analyste espagnol Danilo Albin a déclaré que la Turquie va se transformer en un champ de concentration de réfugiés et il a rappelé que ce pays ne se distingue pas positivement par son attitude en matière de respect des droits de l’homme. Il convient de souligner qu’avec l’approbation de la nouvelle résolution, l’UE viole ses propres lois ainsi que les lois internationales au sujet des réfugiés et des droits de l’homme, a affirmé Albin[1]. Plusieurs organismes de droits de l’homme ont dénoncé l’accord d’expulsion.

En Europe a été lancée par Internet une campagne de signatures contre cette politique inhumaine: « Partout en Europe, des collectifs citoyens tentent de remédier aux manquements de nos dirigeants. À Calais, à Chios et à Lesbos, à Berlin, à Cologne, à Lampedusa, à Londres comme à Paris, à Stockholm… des bénévoles s’investissent concrètement dans l’accueil des réfugiés, collectent des vêtements, de la nourriture, les familiarisent avec la langue, les institutions, les structures du pays. » La campagne dénonce l’accord comme une attaque aux droits de l’homme, au droit d’asile, en utilisant le racisme que la classe dominante européenne inculque à la population.

Il est nécessaire de continuer et d’amplifier les mobilisations en solidarité avec les réfugiés et contre l’Europe forteresse, contre tous ses gouvernements anti ouvriers et antipopulaires. La lutte des travailleurs du continent où est né l’Internationale et l’hymne du même nom, peut mettrait en échec les élites européennes qui nous exploitent, divisent et provoquent des guerres. Dans le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) en France nous nous battons pour l’ouverture des frontières, pour la fermeture des centres de détention où sont enfermés les immigrants, pour la liberté de circulation et d’installation, l’arrêt des contrôles au faciès, et la fin de la ségrégation spatiale, scolaire et médicale, la régularisation de tous les sans-papiers, le droit de vote de tous les résidents à toutes les élections.

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[1] http://www.telesurtv.net/telesuragenda/Expulsion-de-refugiados-20160318-0051.html [en espagnol]

Par Flora Kessler, Journal Socialisme ou Barbarie N°372, 23/03/16

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