Jun - 29 - 2017

Déclaration politique du nouveau Front entre le Nouveau MAS et le MST

Dans quelques semaines, ce sera le premier anniversaire du gouvernement de Mauricio Macri. Il s’agit d’un gouvernement qui est représentant direct de la bourgeoisie et de l’impérialisme, qui est venu finir le travail que les Kirchner fut incapable de terminer. Ceux-ci ont tenté d’enterrer les enseignements de la rébellion populaire de 2001, mais ils n’ont pas réussi à normaliser pleinement l’Argentine, ils n’ont pas réussi à fermer totalement les cycle de fond ouvert par l’Argentinazo. L’instabilité bourgeoise et la mobilisation sociale ont caractérisée toutes ces années.

Macri exprime un changement d’orientation bourgeoise : une politique de « libre marché et d’ouverture sur le monde » qui dans le domaine économique signifie des attaques anti-ouvrières et antipopulaires très dures, ainsi qu’un endettement renforcé du pays, et dans le terrain politique assume un caractère réactionnaire s’exprime par des attaques sur tous les fronts : au niveau de l’emploi et des salaires, dans le domaine des droits de l’homme , l’accélération de la privatisation de l’éducation et la santé, contre les droits des femmes, des minorités et des jeunes.

En raison de sa nature de gouvernement direct des PDF et des patrons, la bourgeoisie et l’impérialisme ont serré les rangs autour de lui. Après plusieurs années pendant lesquelles on pouvait dire est que la bourgeoisie était divisée, aujourd’hui la crème de la crème du patronat se réjouit avec Macri, qui gouverne en association avec les grandes sociétés industrielles, financières et extractives. Et non seulement le patronat : l’Eglise catholique est devenu un acteur de premier ordre pour assurer sa gouvernance, ainsi que la mal nommée « opposition politique » ; le Frente Renovador de Massa, les gouverneurs du Partido Justicialista, le kirchnerisme ou le PS à Santa Fe. Toutes les forces politiques de ceux d’en haut travaillent pour assurer la gouvernabilité, en facilitant la mise en place des plans d’ajustement, autant au niveau national que dans les provinces, tandis qu’ils garantissent leur sa survie en tant que caste politique privilégié et agents du régime bourgeois argentin.

Un acteur fondamental dans la gouvernabilité de Macri et de son ajustement économique est la bureaucratie syndicale, dans son expression de la CGT (Confédération Générale du Travail), la plus importante et la plus décadente corporation syndicale étrangère aux besoins réels des travailleurs. Le contenu réel de l’unification de la CGT (réalisé par en haut, sans intervention des travailleurs de base) s’est exprimé clairement avec la politique perfide que celle-ci a mené cette année : le refus d’appeler à la grève générale, en échange d’une prime de fin d’année et d’autres concessions moindres.

C’est un accord honteux qui laisse le salaire réel presque 10 % au-dessous de celui de 2015 (la plus forte baisse salariale depuis 2002), qui a permis de laisser passer 120 000 licenciements officiels en plus de ceux qui des travailleurs au noir, tandis que la bureaucratie permet de laisser dans l’oubli la revendication de la suppression de l’impôt sur le salaire. Cela s’est produit malgré l’énorme mobilisation du 29 avril, qui a été manipulée et trahie car les directions syndicales n’ont pas appelé à une grève générale même s’ils savaient que le gouvernement opposerait son veto à la loi d’interdiction des licenciements (qui était en elle-même insuffisante). Ils ont trahi toutes ces revendications pour garantir la gouvernabilité bourgeoise et de garder leurs propres intérêts de caste privilégiée qui gère les fonds de la sécurité sociale.

Dans le cas des deux CTA (Centrale Argentine des Travailleurs), elles ont appelé avec succès à la Marche Fédérale du 2 septembre qui a rempli la Plaza de Mayo exigeant une grève générale et d’autres actions plus petites. Bien qu’elles soient en opposition au gouvernement et qu’elles critiquent la trêve de la CGT, elles ont joué un rôle qui montre qu’elles font partie de la bureaucratie syndicale, car elles ne permettent pas une démocratie complète ou la représentation des minorités. Et dans les syndicats centraux de ces Centrales, comme ceux des fonctionnaires, ils ont laissé passer les licenciements, et il y a une guerre d’appareil où chaque partie défend son propre fief, et dans les syndicats d’enseignants ils ont signé des accords salariaux avec des augmentations en dessous de l’inflation, et ils ont laissé passer des contreréformes dans l’éducation sans appeler à aucune lutte réelle.

Toutefois, les luttes, dont l’impulsion et le soutien concret est la première tâche des forces qui ce front, augmentent par en bas. La colère contre le gouvernement et les patrons augmente. L’expérience avec Macri parmi les travailleurs et d’autres secteurs populaires commence. Une des principales expressions de mécontentement ont été les mobilisations en juin dernier contre les augmentations des prix des transports, gaz et électricité, ce sur quoi le gouvernement a dû revenir en arrière au moins partiellement, et qui a donné lieu aux audiences publiques, limitée et manipulées, de septembre dernier, et à une application trompeuse des augmentations, en les réduisant initialement mais en dolarisant les prix.

Il y a des grèves nationales de syndicats poussés par leurs bases, des grèves et mobilisations régionales et sectorielles. Il y a des mobilisations des mouvements sociaux qui ne se sont pas laissés diriger par le Vatican et qui luttent de façon indépendante. Il y a même des occupations d’usines : une méthode historique de lutte que nous devons revendiquer et qui a eu son expression dans des combats historiques comme celui des travailleurs mécaniques de Gestamp, usine de sous-traitance de l’automobile, il y a quelques années.

En outre, le mouvement des femmes vit un nouveau bond en avant, avec une rencontre historique de milliers de femmes à Rosario et la première « grève des femmes » dans l’histoire du pays contre les violences sexistes et les féminicides, avec une énorme mobilisation ce jour-là à la Plaza de Mayo et d’autres endroits du pays, tout en préparant déjà une grève internationale le 8 Mars, en même temps que nous impulserons une journée nationale pour le droit à l’avortement légal, gratuit et sûr, une revendication que nos forces soutiennent en opposition à l’Eglise et leurs complices politiques.

Le mouvement étudiant est également plus actif, comme l’on a pu le voir avec la rébellion éducative contre l’ajustement dans l’éducation, dans les mobilisations dans La Plata de milliers d’étudiants de Buenos Aires pour des transports gratuits, la participation de milliers de jeunes femmes dans les actions du mouvement des femmes et dans les centres d’étudiants que la gauche a commencé à récupérer ou dans lesquels nous avons fait des meilleurs scores électoraux.

La réalité est qu’au-delà des intentions réactionnaires de Macri, les rapports de forces pas n’ont pas été modifiées. Il y a eu des cas de répression des luttes dans plusieurs provinces de l’intérieur comme Tierra del Fuego et d’autres, mais le protocole anti-protestation n’a pas pu être appliqué et cette 2016 a été une année de beaucoup de luttes et mobilisations, avec les secteurs qui ont réussi en luttant à obtenir des augmentations de salaire au-dessus de ce que voulait donner le gouvernement. Avec Macri le taux de chômage a augmenté, mais pas encore de manière qualitative, une nouvelle génération ouvrière fait ses expériences dans les usines après la reprise de l’emploi dans la décennie dernière. Se développe un processus de recomposition ouvrière qui combine un fort processus antibureaucratique, et quelques processus plus de classe, qui sont présents comme l’une des expériences le plus stratégique de ceux d’en bas.

C’est ce contexte qui impose la nécessité de l’unité d’action pour vaincre Macri. Il n’y a pas de tâche plus importante que de faire reculer l’austérité et les attaques réactionnaires du gouvernement national et des gouvernements régionaux, en redoublant les efforts unitaires dans la mobilisation. Toute force qui dans la gauche révolutionnaire subordonne l’unité dans les rues à n’importe quelle considération extérieure à ce lutte elle-même, a une orientation erronée : sectaire dans sa forme, opportuniste dans son contenu.

Cela ne signifie pas de créer des expectatives dans un secteur bureaucratique quelconque. Cela signifie seulement l’exigence élémentaire d’unir dans l’action tous ceux qui sont prêts à faire des pas pratiques réels dans la lutte pour vaincre Macri et son gouvernement, en soulevant l’exigence d’une grève nationale et un plan de lutte débattu et décidé par la base, l’impulsion de la démocratie de base en opposition à la vieille bureaucratie corporative et le soutien aux nouveaux militants, délégués et dirigeants qui émergent dans les luttes.

Pour un projet de gauche, socialiste et d’indépendance de classe

La gauche Argentine vit un processus de d’énorme richesse. Elle s’est renforcée, a accumulé une insertion chez les travailleurs, le mouvement des femmes et la jeunesse. Elle a même eu des succès politiques et électoraux et a un militantisme énorme à travers le pays. Toutefois, la division de la gauche reste un problème réel, et dans ce contexte malheureusement le « Front de Gauche et des Travailleurs » (FIT) a agi comme un facteur permanent de division. D’une part dans les luttes et d’autre part dans le terrain politique et électoral.

De manière incompréhensible, ayant la possibilité de convoquer une grande rencontre du  syndicalisme lutte de classe et antibureaucratique, une fois de plus le FIT a empêché cette année la réalisation de celle-ci du fait de ses luttes internes et d’appareils qui ont fait échouer la Rencontre Ouvrière qui était prévue au stade de Racing, qui aurait pu donner une référence lutte de classe unifiée pour tous les secteurs qui s’affrontent à la bureaucratie syndicale. À la différence de cette attitude, les organisations qui conformons ce front continuons à proposer à toutes les courants lutte de classe d’avancer dans l’organisation d’un évènement unitaire de ce type.

Dans d’autres expressions de lutte comme le mouvement de femmes ou étudiant, le FIT a aussi agi comme un facteur de division et non pas d’union. Ce n’est pas une nouveauté ou quelque chose que nous sommes les seuls à dire : c’est un avis partagé par des secteurs importants de l’avant-garde et l’activisme, fatigué de tant d’auto-proclamation de la part du FIT.

Dans le terrain électoral le FIT a aussi eu une attitude divisionniste, refusant l’unité avec les forces de la gauche comme la nôtre et d’autres qui se revendiquent anticapitalistes. Pour celui, il s’appuie dans l’honteuse clause antidémocratique de la loi électorale actuelle, afin de monopoliser artificiellement la représentation de la gauche. Le FIT s’adapte à la démocratie bourgeoise et ne combat pas le régime électoral antidémocratique introduit par le kirchnerisme et défendu par toutes les forces bourgeoises. Un régime électoral qui a pour objectif stratégique d’exclure la gauche, et que nous devrions affronter et dénoncer de manière unitaire.

C’est pourquoi les multiples appels à l’unité que nous avons adressé au FIT -réalisés par nos deux organisations séparément-, n’ont jamais eu de réponse. Même maintenant, s’anticipant au début de la course électorale, le FIT a encore mené une politique divisionniste, en appelant à meeting fermé à Atlanta qui a exclu tout le reste de la gauche.

Nous appelons donc à renforcer ce nouveau front. Aux travailleuses et travailleurs, aux militantes du mouvement des femmes, aux jeunes en général, aux autres organisations et groupes de gauche qui partagent dans l’essentiel ces bases politiques et programmatiques, nous vous invitons à construire ensemble les luttes quotidiennes, et à construire dans les élections, un grand Front de Gauche et Socialiste (FIS). Dans le sens opposé au caractère fermé du FIT, notre front a un critère ouvert à l’incorporation et à la contribution d’autres secteurs sur la base d’accords programmatiques.

La lutte pour l’indépendance politique des travailleurs et pour construire un grand outil politique de la gauche, qui fasse le pari de changer toutes les bases politiques, sociales et économiques du système avec un gouvernement des travailleurs et du peuple, c’est une lutte historique de la gauche dans notre pays qui ne peut pas être réduite uniquement à l’une des expressions de celle-ci. C’est pourquoi dans la situation créée par le nouveau gouvernement de Macri, nous avons choisi de privilégier ce premier pas unitaire basé sur des accords politiques importants qui permettent la mise en place d’un nouveau Front de la Gauche Socialiste pour mener cette bataille. Nous le faisons malgré les importantes nuances et divergences politiques entre nos organisations, une réalité qui doit être assumée avec des débats démocratiques, dans le cadre de l’expérience commune dans la lutte des classes et dans la construction de ce front.

La construction d’accords unitaires dans la gauche fait partie d’un combat qui est crucial dans la mesure où la crise systémique du capitalisme, se combine avec la crise et le recul du populisme latino-américain, de ce qu’on appelle les progressismes et les nationalismes (Chavez, Lula et Kirchner), et cela a créé une vacance politique, en même temps que se développe chez les nouvelles générations l’expérience concrète contre un capitalisme décadent, et l’ensemble des idées et des débats sur le socialisme reviennent. Raison par laquelle ce nouveau front soutient depuis l’Argentine tous les travailleurs, les femmes et les jeunes qui, partout dans le monde, luttent contre l’impérialisme et les gouvernements capitalistes et leurs complices politiques et syndicales.

Parce que nous sommes conscients des défis et des responsabilités accrues de la gauche en Argentine, que nous ne voulons plus nous battre séparément contre la loi électorale antidémocratique du régime bourgeois, ni dans d’autres domaines de la lutte contre les partis du système. Notre conviction de lutte et un droit démocratique élémentaire nous amènent à unir nos forces. Nous voyons cette possibilité d’unité électorale entre nos forces, comme une occasion de briser les clauses antidémocratiques du régime électoral et de contribuer à l’unité de toutes les forces qui défendent la transformation de la société sur la base de la mobilisation ouvrière et populaire, et de l’organisation politique des travailleurs et des secteurs populaires.

En même temps, malgré les divergences que nous avons avec le FIT, ceux qui conformons ce nouveau Front de Gauche et Socialiste sommes ouverts à une discussion ouverte entre les deux fronts de la gauche argentine pour une intervention commune, aussi bien dans les luttes que dans la lutte politique et électorale contre toutes les variantes du régime et du système.

Pour le Nouveau MAS : Manuela Castañeira, Ernesto Aldana, Martín Gonzales Bayón

Pour le MST-Nueva Izquierda: Alejandro Bodart, Sergio García, Guillermo Pacagnini

Buenos Aires, dimanche 20 Novembre 2016

Programme du nouveau Front de Gauche Socialiste (FIS) entre le Nouveau MAS et le MST

Buenos Aires, 20 de novembre de 2016.

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Notre front se bat pour l’indépendance politique des travailleurs, il est de gauche et socialiste et il déclare son soutien à toutes les luttes des exploités et des opprimés de notre pays et du monde. Nous levons les drapeaux de la lutte contre le gouvernement de Macri, l’opposition bourgeoise, les gouverneurs de tous les couleurs, les variantes de la centre-gauche et la bureaucratie syndicale. Dans une perspective ouvrière et socialiste nous impulsons la plus large démocratie et autodétermination des travailleurs, avec un programme pour développer la mobilisation ouvrière et populaire contre le capitalisme et promouvoir les demandes que les femmes et la jeunesse défendent dans la rue pour leur avenir.

Notre front cherche à devenir une alternative politique pour la lutte contre le gouvernement capitaliste de Macri, les gouverneurs, les différentes variantes patronales et contre tous leurs agents dans le mouvement ouvrier et populaire, lutte que nous menons pour l’organisation indépendante de l’État et l’expulsion de la bureaucratie et ses gangs des syndicats, en faveur de la démocratie des bases et l’indépendance politique de classe face aux capitalistes, aux partis bourgeois et à l’Église.

Notre front se présentera aux élections de 2017 en sachant que cette participation est un point d’appui complémentaire, dans le cadre de notre stratégie d’impulser la mobilisation directe des exploités et des opprimés, contre le gouvernement et tous les secteurs bourgeois. En cas d’obtenir des représentations parlementaires, nous les utiliserons pour impulser les principaux revendications des travailleurs et du peuple, des femmes et de la jeunesse et pour démasquer le parlement comme ce qu’il est vraiment : une mafia où une caste de politiciens traditionnels et privilégiés travaillent au service de la bourgeoisie. Appuyés dans la mobilisation à l’extérieur du parlement, nous impulserons dans son intérieur les revendications partiales qui soient progressives pour les travailleurs et les secteurs populaires, le mouvement des femmes et pour la jeunesse.

Notre front, en suivant les critères et la tradition du marxisme révolutionnaire, a comme but de profiter des élections comme un outil pour impulser la mobilisation extraparlementaire ouvrière et populaire, en diffusant des propositions de gauche et socialistes, une activité parlementaire qui doit avoir un rôle éducatif envers des larges secteurs de masses dans la perspective du socialisme. C’est notre apport pour rendre plus conscient les revendications immédiats et historiques des travailleurs, qui en définitive ne pourront être obtenues qu’avec la lutte et dans le chemin de mettre en place un gouvernement des travailleurs et du peuple qui ait pour but le socialisme.

Sur cette base stratégique, notre front a un programme global, de mesures de fond et de mesures transitoires et d’urgence, face à la crise sociale et économique que traverse notre pays, dans le cadre de la crise systémique du capitalisme impérialiste.

À la fois, notre front dénonce la loi électorale réactionnaire et antidémocratique qui cherche à laisser la gauche et les travailleurs sans représentation politique ; à faire en sorte qu’ils ne puissent pas utiliser la tribune parlementaire pour impulser leurs revendications, leurs luttes, leur propre perspective indépendante et la propagande d’ensemble de ce programme.

En fonction de ces buts nous défendons le programme suivant :

  1. À bas l’ajustement du gouvernement de Macri et des gouverneurs de toutes les couleurs politiques. Aux capitalistes de payer leur crise.
  2. Salaire minimum égal au coût de la vie actualisée trimestriellement selon l’augmentation réel du coût de la vie. Dérogation de l’impôt sur le salaire. Allocations familiales pour tous.
  3. Répartition des heures de travail avec le même salaire pour en finir avec le chômage. Interdiction des licenciements et du chômage technique imposé.
  4. Pour la fin des contrats précaires. Un CDI pour tous, avec la convention collective la plus favorable possible dans chaque cas. À bas les lois de flexibilisation du travail.
  5. Non aux augmentations salariales liées à la productivité. Aperture des livres comptables et control ouvrier de la production.
  6. Travail salarié et digne pour toutes les chômeurs. Pour un programme d’unité de classe qu’élevé le niveau général des conditions de vie, de salaire et d’emploi de tous les travailleurs. Que les syndicats reprennent les demandes de ceux qui n’ont pas d’emploi. Pour l’indépendance des mouvements sociaux et des chômeurs face au gouvernement et au Vatican.
  7. Rétablissement d’une retraite à 82% mobile du salaire réel. Paiement des rétroactifs correspondants. Que l’ANSES (Fond des Pensions) soit sur l’administration directe des retraités et travailleurs.
  8. Arrêt de la persécution et des poursuites judiciaires contre les plus de cinq mil activistes ouvriers et populaires. Amnistie générale aux condamnés pour lutter. Non à la criminalisation de la protestation sociale.
  9. Expropriation définitive et sans paiement de Zanon, de l’Hotel Bauen et toutes les usines récupérées. Que l’Etat assure financièrement la continuité productive des usines récupérées, sous contrôle des travailleurs.
  10. Non au paiement de la dette extérieure. Annulation de la dette avec tous les organismes internationaux. de l’argent pour les salaires, le travail, l’éducation, les travaux publiques, la santé et le logement familial. Non à l’émission de nouvelles dettes extérieures avec des organismes internationaux de crédit de la part de l’Etat national et des provinces, puisque ceci empire les mécanismes de dépendance et nous soumettent de plus en plus au paiements d’intérêts éternels.
  11. Re-étatisation sur control ouvrière et/ou gestion des travailleurs et des usagers de toutes les entreprises privatisées. Re-étatisation sur control et/ou gestion ouvrière de tout le système ferroviaire, avec la participation des usagers et un plan de méga-inversions ferroviaires. Nous proposons le même pour le Métro de Buenos Aires.
  12. Nationalisation sans indemnités ni rachat de toutes compagnies petrolières privées et pour un YPF à 100% dans les mains de l’Etat sous contrôle et/ou administration des travailleurs. Pour un plan national énergétique contrôlé par les travailleurs et lesusagers.
  13. Nationalisation de la banque et du commerce extérieur sans indemnisation et sous administration et/ou contrôle des travailleurs des compagnies minières et du grand capital industriel et agraire. Pour un plan économique des travailleurs et du peuple.
  14. Pour l’expropriation des propriétaires térriens, des grandes concetrantions, ainsi comme des monopoles du céréale, de l’huile et de la viande. Pour la nationalisation et/ou socialisation de la terre (selon la région), en débutant pour l’expropriation des quatre mil principaux propriétaires, en respectant les droits du prolétariat agricole, de la paysannerie pauvre, des peuples originaires et les des exploitants agricoles (qui possèdent moins de 50 hectares et qui n’exploitent pas de main d’œuvre salariée). Non à l’expulsion des peuples originaires des leurs terres. Pour la fin travail au noir pour les travailleurs ruraux. Arrêt de continuer à élargir la frontière de la soja. Pour un plan agricole diversifié et planifié qui ait comme priorité productive les besoins alimentaires et sociales. Application de la Loi d’approvisionnement aux entreprises qui désapprovisionnent ou accaparent. Dehors Monsanto et d’autres corporations agrotoxiques qui veulent concentrer dans leurs MAINS le droit à breveter et à produire des graines, pendant qu’ils intoxiquent et empoissonnent les populations.
  15. En défense de l’éducation publique et gratuite, et pour l’augmentation de son budget. Pour la fin des subventions à l’éducation privée. Que l’État arrête de financer l’Église Catholique. Séparation de l’Église et l’État, qui doit être laïque. Application effective de la Loi d’Éducation Sexuelle Intégrale, avec une perspective féministe. Pour une éducation nationale unique, scientifique, de l’Etat, gratuite et laïque. À bas la Loi d’Éducation Supérieure. Non à l’évaluation d’enseignants que le gouvernement propose. C’est la communauté éducative qui a le droit d’évaluer les politiques éducatives du gouvernement et de dénoncer ses tentatives de privatisation.
  16. En défense de la santé publique, gratuite et égalitaire : augmentation immédiate de son budget. Contre l’escroquerie des mutuelles et le business des cliniques et hôpitaux privés. Pour un système national de santé publique et universelle à la charge de l’État. Nationalisation sans paiement des laboratoires qui font des profits avec la santé du peuple. Médicaments gratuits pour tous ceux qui en ont besoin. Pour la production publique de médicaments et des vaccines. Pour l’expulsion de la bureaucratie syndicale des mutuelles et le control démocratique par des comités des travailleurs élus par la base.
  17. Élimination de la TVA et des taxes sur la consommation. Des impôts progressifs sur les grosses fortunes. Impôts extraordinaires sur les grands capitalistes (banquiers, propriétaires fonciers et patrons industriels) pour satisfaire les besoins les plus pressants du peuple travailleur. Arrêt des augmentations des prix des transports, gaz, électricité et d’autres services. Les services publics sont des droits fondamentaux et non pas des sources de profits privés.
  18. Dehors la bureaucratie syndicale de tous les syndicats. Pour l’indépendance des syndicats face au gouvernement et à l’État. Pour la dérogation de la Loi des associations professionnelles. Assez de dirigeants syndicaux « éternels », que les dirigeants syndicaux doivent retourner à leur poste de travail après deux mandats. Et au cours de leur mandat, qu’ils touchent le même salaire que les travailleurs qu’ils représentent. Pour une meilleure démocratie syndicale et pour la représentation proportionnelle de tous les courants d’opinion dans les organisations syndicales. Pour le droit des travailleurs à s’organiser comme ils le veulent, sans ingérence et contrôle de l’État. Election dans des Assemblées Générales de mandatés pour les négociations salariales. Assemblées générales, d’atelier, et des consultations permanentes sur chaque question. Pour la coordination unitaire du syndicat lutte des classes dans les luttes et dans l’organisation de rencontres communes.
  19. Nous condamnons la trahison de la CGT qui a garanti la gouvernabilité de Macri et de son plan d’austérité. Que la CGT et les deux CTA appellent à une grève générale et à un plan de lutte pour le salaire, cotre les licenciements et pour vaincre l’ajustement économique, contre le travail au noir, les contrats précaires, et l’impôt sur le salaire. Nous soutenons le processus de réorganisation ouvrière indépendante.
  20. Dehors le FMI, de l’Argentine. Que le pays sorte de toutes les institutions financières internationales. Non aux accords de libre-échange et à tout traité qui nous lie aux plans de l’impérialisme dans la région. Contre l’entrée des entreprises chinoises ou d’autres puissances qui cherchent à piller nos ressources stratégiques.
  21. Prison ferme pour les responsables politiques et matériels de l’assassinat de Carlos Fuenteabla, Maximiliano Kosteki, Darío Santillán et Mariano Ferreyra. Prison à perpétuité pour Pedraza.
  22. Prison à perpétuité pour tous les responsables du génocide de la dictature, les responsables des crimes de la Triple A et des flics assassins « à la gâchette facile ». Contre la réduction de la minorité pénale. Dehors la gendarmerie et la police des quartiers populaires. A bas le protocole contre la protestation sociale. Annulation de la Loi de « lutte contre le terrorisme ».
  23. Dissolution de l’AFI (Service de Renseignement) et de tous les organes de renseignement et ouverture de tous les dossiers secrets. Démantèlement de toutes les Forces de police. Face à l’insécurité croissante, il faut aux besoins sociaux de travail et d’étude pour des millions de négligés. Punition pour les responsables de la répression sociale, de la « gâchette facile » et des affaires de trafic de drogue et de traite des personnes.
  24. Pour le droit à l’avortement, libre, sûr et gratuit à l’hôpital public. Protocole national pour les cas d’avortement légal prévus dans la loi. Contre la criminalisation des femmes : acquittement de Belén. Contraceptifs gratuits dans tous les hôpitaux. Education sexuelle intégrale, laïque, scientifique, féministe avec une perspective de genre et obligatoire. Annulation des subventions à l’église et à tout l’enseignement confessionnel. Séparation de l’Eglise et de l’Etat.
  25. Pas une en moins. Assez de violence et de féminicides. De l’argent pour des hébergements d’urgence, une assistance intégrale, subventions et plan pour l’inclusion des femmes victimes de violences dans toutes les entreprises avec un salaire et des conditions de travail égales à celles des hommes. Révocation des juges et des fonctionnaires qui ne condamnent pas la violence contre les femmes.
  26. Démantèlement des réseaux de traite et d’exploitation sexuelle. Contre toutes les formes d’oppression sexuelle, contre les crimes de haine et de persécution des minorités sexuelles. A bas les lois persécutrices et toute forme d’oppression et de discrimination contre la communauté LGBT. Des quotas d’emploi garanti pour les trans.
  27. Pour les droits des femmes travailleuses. À travail égal, salaire égale. Crèches gratuites sur les lieux de travail et d’étude. Prise en charge sociale du travail domestique à travers des crèches, des laveries et des cantines publiques de qualité dans les quartiers et les lieux de travail.
  28. Logement pour les travailleurs. Plans de travaux publics avec des fonds garantis par l’État et sous le contrôle des travailleurs. Pour un plan de logement populaire, et du travail digne et l’urbanisation bidonvilles et des campements de fortune. Pour des impôts progressifs sur les logements vacants des spéculateurs immobiliers et l’expropriation par l’État des propriétaires qui violent cette loi. Non à la criminalisation des occupants dans la lutte pour des terres. Plan social de locations avec garantie et subvention de l’État.
  29. Pour un plan de travaux publics, assainissement, prévention des inondations et des égouts sous le contrôle des travailleurs et des organisations de quartier. Pour l’abrogation des codes urbains qui servent le capital financier et immobilier. Pour une planification urbaine discutée et dirigée par les organisations des voisins, populaires et ouvrières.
  30. Nous défendons tous les droits de notre jeunesse. Nous proposons des subventions pour l’étude, des transports gratuits pour les étudiants de tous les niveaux, des activités culturelles dans les quartiers populaires, des « premiers emplois » en CDI et avec des salaires dignes. Contre la criminalisation de la jeunesse, pour la dépénalisation de l’usage du cannabis pour la consommation personnelle. Pour l’organisation des centres d’étudiants et de fédérations démocratiques et de lutte, avec des assemblées, des corps de délégués et d’autres instances pour que le mouvement étudiant décide comment et pourquoi lutter.
  31. Dehors la Barrick Gold, Chevron, Monsanto et d’autres entreprises transnationales qui pillent nos ressources communes et polluent notre territoire. Obligation de l’État de garantir les salaires et l’emploi. Respect des droits des peuples autochtones.
  32. Dehors l’IRSA (groupe de l’immobilier) et d’autres sociétés qui impulsent la construction urbaine indiscriminée pour augmenter les profits du secteur de l’immobilier ; en défense des biens publics et pour l’élargissement des espaces verts.
  33. Contre les privilèges de la caste politique du système. Que les députés et hauts fonctionnaires touchent le même salaire qu’un travailleur qualifié ou un directeur d’école à temps plein. Qu’ils soient obligés par la loi à éduquer leurs enfants dans l’école publique, et à être soignés eux-mêmes et leurs familles dans les hôpitaux publics. Contre les retraites privilégiées des hauts fonctionnaires. Révocabilité de tous les mandats par les électeurs. Abolition du Sénat. Pour une seule chambre, avec des députées et députés élus utilisant l’ensemble du pays comme une seule circonscription électorale. Mettre fin aux privilèges des juges, qu’ils aient le même salaire est égal que nous proposons pour les hauts fonctionnaires en général. Révocation de tous les juges encore en fonction qui ont prêté serment lors de la dernière dictature. Non au Conseil de la Magistrature et à la méthode actuelle de nomination des juges. Que les juges et les procureurs soient élus par vote populaire. Qu’ils soient révocables par leurs électeurs. Pour des jurys populaires.
  34. Jugement de tous les politiciens corrompus d’hier et d’aujourd’hui. Face aux pressions politiques sur la justice, seule une enquête indépendante peut garantir l’impartialité : former une Commission avec des personnalités irréprochables, qui reçoive les plaintes et enquête sur tout. Que les délits de corruption ne prescrivent pas. Dans le cas de corruption de responsables politiques, saisie de leur propriété jusqu’à ce qu’ils rendent l’argent volé et l’interdiction à vie d’exercer des fonctions publiques.
  35. Assemblée constituante libre et souveraine pour discuter l’ensemble du régime politique, économique et social du pays.
  36. A bas la loi électorale antidémocratique et le sueil de 1,5 % pour passer à l’élection générale. Nous rejetons cette loi antidémocratique d’ingérence de l’État sur les partis politiques héritée du gouvernement Kirchner et qui est soutenue par l’ensemble des partis politiques bourgeois. Non à la réforme électorale de Macri.
  37. Soutien aux luttes de la ouvrières et populaires dans le monde. Tout notre soutien à la jeunesse, aux noires, aux noirs, aux ouvriers et aux immigrés qui font face à Trump et aux gouvernements de l’Europe capitaliste. Nous défendons la perspective socialiste internationale : la libération des travailleurs doit être le œuvre des travailleurs eux-mêmes !
  38. Retrait immédiat des troupes argentines d’Haïti. Dehors les britanniques et l’OTAN des Iles Malouines. En défense du droit du peuple cubain à décider sur son propre destin. A bas le blocus économique. Pour l’expulsion de l’impérialisme de tous les pays. Soutien aux révoltes populaires du monde entier. Pour l’unité socialiste de l’Amérique latine.
  39. Dehors l’impérialisme au Moyen-Orient. Pour la destruction de l’Etat sioniste d’Israel et pour un État palestinien laïque, démocratique, non raciste et socialiste permettant la coexistence des peuples de toutes les origines, les croyances et les « races ». Tout le soutien au peuple kurde et à la révolution de Rojava. Contre la répression du gouvernement turc, l’ingérence impérialiste dans la région et sa complicité avec Daesh et la dictature de Al-Assad.
  40. Pour un gouvernement des travailleurs et le socialisme pour mettre en place ce programme.

Nous faisons un appel fraternel à tous les travailleurs, aux femmes et à la jeunesse, aux courants de la gauche socialiste, et a tous les activistes, à s’intégrer et à unir leurs forces avec ce nouveau Front pour impulser ensembles les luttes quotidiennes de ceux d’en bas, l’indépendance politique des travailleurs et l’alternative socialiste.

Pour le Nouveau MAS: Manuela Castañeira, Ernesto Aldana et Martín González Bayon.

Pour le MST-Nueva Izquierda: Alejandro Bodart, Sergio García et Guillermo Pacagnini.

Buenos Aires, 20 de novembre de 2016.

Buenos Aires, dimanche 20 Novembre 2016

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